En ces temps de crise financière, d’interrogations sur les résultats et sur les orientations économiques des entreprises, l’Economie Sociale et Solidaire intéresse de plus en plus. Les pouvoirs publics français ou européens, ainsi que des acteurs mondiaux travaillent avec force à la reconnaissance des ces façons d’entreprendre autrement. Avec la tenue en juin prochain de la conférence pour le développement durable Rio + 20 l’indifférence envers l’ESS n’est plus générale !
De quoi parle-t-on ?
Il faut d’abord d’être conscient qu’il s’agit d’un entrepreneuriat non capitaliste, associatif, mutualiste ou coopératif dont la finalité est à la fois sociale et sociétale. L’ESS s’inscrit naturellement dans une démarche de développement durable.
Il s’agit d’entreprises de droit privé valorisant la propriété collective et impartageable de l’entreprise sous la forme de sociétés assurant la primauté de la personne sur le capital.
Son ancrage en fait une économie de proximité, par l’installation des emplois dans les bassins locaux, par une logique de développement territorial durable de son activité, et par une participation aux instances de concertation avec les pouvoirs locaux.
La gouvernance de l’entreprise place chaque sociétaire ou adhérent comme partie prenante :
– il peut participer aux décisions par l’élection de ses représentants à l’assemblée générale, ou en y participant directement selon le principe d’égalité démocratique « 1 personne = 1 voix ».
– les administrateurs sont élus parmi et par tous les adhérents ou sociétaires.
Le renouvellement des instances s’appuie sur la promotion de l’égalité entre les hommes et les femmes et sur la diversité des adhérents.
L’entreprise est au service d’un projet social, et les richesses produites sont réinvesties au service de ce projet.
La finalité de l’entreprise n’est pas la lucrativité ou le profit individuel. De ce fait, la rémunération des dirigeants répond à une gestion désintéressée, de par l’engagement personnel à titre gratuit des adhérents ou le plafonnement des indemnités des administrateurs.
Pour les dirigeants salariés : l’ensemble des rémunérations qui leur sont allouées est transparent (cumul des salaires, indemnités et autres, incluant les filiales de l’entreprise) et est caractérisé par l’absence de rémunération proportionnelle aux bénéfices de l’activité.
L’entreprise d’ESS contribue à la cohésion sociale, par la promotion de la qualité de l’emploi et du dialogue social, par une gestion économique s’inscrivant dans une perspective à long terme et d’innovation sociale. La non discrimination et la promotion de la mixité sociale dans l’entreprise favorisent aussi fortement la cohésion sociale.
Que voilà un monde idéal, penserez-vous! Oui, mais chacun saura, où qu’il vive dans le monde, identifier facilement les entreprises éloignées ou proches de cette forme de perfection, ou qui travaillent sur elles-mêmes pour s’en approcher.
Nous aurons l’occasion d’en reparler…
Benjamin Ty-Shen