La crise du Covid-19 brise la dynamique engagée par le plan de développement du réseau des établissements d’enseignement français à l’étranger. Aujourd’hui il ne s’agit plus de spéculer sur l’augmentation des effectifs d’élèves à la prochaine rentrée, mais plutôt de savoir combien de familles pourront continuer à assurer à leurs enfants une scolarité dans le réseau.
Le maintien des effectifs est garant de la survie du réseau. Aussi faut-il, de l’avis du Conseil d’administration de Français du monde-adfe réuni par visio-conférence dimanche 5 avril, répondre au plus vite à l’angoisse des familles qui voient baisser ou disparaitre leurs revenus. Ces familles seront dans l’impossibilité de payer les frais de scolarité du troisième trimestre 2019-2020 et s’interrogeront donc rapidement sur le maintien de leurs enfants dans le système d’enseignement français à l’étranger.
Pour les familles françaises, le dispositif des bourses peut les soulager, à condition que celui-ci soit abondé dans des proportions à ce jour encore difficiles à évaluer.
Pour les familles d’autres nationalités et sur critères sociaux, il faudra que l’aide vienne des établissements qui devront consentir à des baisses provisoires et ponctuelles de frais de scolarité s’ils veulent retrouver leurs élèves à la rentrée prochaine.
Les établissements, privés d’une partie de leurs recettes, seront eux aussi en difficulté, que ce soit pour payer leurs personnels, rembourser d’éventuels emprunts ou reverser à l’AEFE leur participation à la rémunération des personnels résidents et la PFC. Là aussi un budget supplémentaire sera nécessaire.
Tout en haut de la pyramide, les opérateurs AEFE, MLF, OSUI connaitront le même sort. Privés d’une part de leurs recettes ils seront incapables de venir au secours des établissements et d’assurer leurs propres charges.
Afin d’éviter cette catastrophe annoncée, Français du monde-adfe demande instamment :
Pour aider significativement les opérateurs et par conséquent les établissements :
- Que les crédits du « programme 185 » soient augmentés par une loi de finance rectificative pour 2020.
- Que l’État prenne à sa charge le paiement de la part patronale des pensions civiles.
- Que les établissements puissent, grâce à la redistribution d’aides par les opérateurs, assurer la rétribution du personnel recruté local, apporter une aide, sur critères sociaux, aux familles non françaises et assurer la réinscription des élèves à la rentrée même en cas de retard de paiement.
- Que les établissements conventionnés et partenaires puissent, à l’instar des entreprises françaises, bénéficier d’avance de trésorerie et de la garantie de l’État pour leurs emprunts.
Pour les familles françaises :
- Que les familles françaises en difficulté puissent bénéficier de bourses dont le montant répondra en temps réel à leur situation économique. Pour ce faire, il faudrait qu’un délai plus important soit donné aux Conseils consulaires des bourses afin que les familles déjà boursières, mais aussi celles qui ne l’étaient pas mais qui pourraient entrer désormais dans les critères de bourses, aient le temps de réunir les documents attestant une détérioration de leur situation matérielle et économique. À défaut il faudrait que ces familles puissent demander une révision de leur dossier sans attendre la tenue du CCB2, leurs recours étant alors traités hors conseil consulaire, dans les meilleurs délais.
- Pour répondre à l’augmentation prévisible du nombre de demandes de bourses il est nécessaire que les crédits du « programme 151 » dont dépendent les bourses scolaires soient abondés.
Seul l’abondement du budget du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères – programmes 185 (Diplomatie culturelle et d’influence) et 151 : (Français à l’étranger et affaires consulaires) peut permettre une sortie de crise sans trop de dommages.
Le Bureau national de Français du monde-adfe