Benjamin, tu es gentil! La fois dernière, tu as évoqué Babylone, qui a vu naître l’ancêtre du microcrédit, et aujourd’hui on repère « loan » qui signifie « prêter », en langue anglaise…
Aujourd’hui, près de trois milliards d’êtres humains vivent avec moins de 2 euros par jour, un milliard avec moins de 1 euro par jour. Plus de 80% de la population mondiale n’a pas accès aux services financiers et 90% n’a pas accès au crédit. La microfinance est un puissant outil de développement, d’inclusion financière et de lutte contre la pauvreté.
Si le microcrédit pèse environ 85 milliards de dollars à travers le monde, il y a beaucoup de structures, y compris bancaires, qui sont acteurs du microcrédit dans leur zone géographique et pratiquent en fait des prêts de petite somme, sans grand risque et sans accompagnement particulier.
Une approche citoyenne
Je vais simplement illustrer que la technologie d’aujourd’hui, via le web, permet à chaque citoyen qui le souhaite d’être acteur de solidarité, de prêter un peu, sans être banquier ! Chacun de nous peut ainsi permette aux populations exclues du système bancaire classique de créer ou développer une activité génératrice de revenus qu’il s’agisse d’un microcrédit individuel ou de groupe.
Une société française, Babyloan, est la première plate-forme européenne de microcrédit solidaire. Cette entreprise sociale a pu voir le jour grâce à une alliance unique d’ONG, de banques et d’investisseurs privés européens au service du microcrédit solidaire.
A ce jour, près de 26 000 Babyloaniens dans 145 pays ont prêté, en 4 ans, près de 6 millions d’euros à plus de 14 000 micro-entrepreneurs.
Concrètement, comment faire un prêt Babyloan ?
Le prêteur solidaire paye en ligne via le site www.babyloan.org. Babyloan perçoit une rémunération fonction du montant du prêt consenti pour son fonctionnement et envoie la somme prêtée sur le terrain à un Institut de Micro Finance (IMF), qui octroie un prêt à un micro-entrepreneur. Ce dernier rembourse mensuellement l’IMF avec des intérêts, qui rembourse les sommes prêtées à Babyloan sans intérêts, ce dernier remboursant enfin mensuellement le prêteur sur une tirelire, qui peut être réinvestie vers un autre prêt solidaire, ou revenir au prêteur.
Le lien névralgique consiste dans le choix des IMF, intermédiaires entre le prêteur et Babyloan d’une part, et les bénéficiaires d’autre part. Babyloan s’est entouré depuis ses premiers pas de différents partenaires afin de professionnaliser son approche, diffuser son concept et participer à la structuration de son métier.
L’accompagnement du micro-entrepreneur
Au delà du sérieux dans le domaine financier, l’accent est mis par Babyloan sur la capacité des IMF d’aider celui ou ceux qui empruntent. Les services non financiers qui sont proposés aux micro-entrepreneurs auxquels on accorde un microcrédit permettent de les accompagner dans le processus de création ou de développement de leur activité : sensibilisation à différents thèmes, formation, conseil, professionnalisation. Ils comprennent aussi des services parallèles d’éducation, d’alphabétisation, de santé et d’hygiène entre autres.
Choisir ceux que l’on soutient
Si vous voulez aider un groupe de trois femmes togolaises dont l’activité porte principalement sur la vente des poissons fumés depuis 1996 et qui sollicite actuellement son quatrième microcrédit pour acheter du poisson frais ou des produits alimentaires, faites un petit geste pour qu’elles récoltent 1520 euros remboursables en un an…
Mais vous pouvez aider aussi un projet au Nicaragua, au Cambodge, en France, au Pérou, en Equateur, au Bénin, en Palestine, aux Philippines ou ailleurs… Une seule direction : www.babyloan.org, où plus de 120 projets attendent en permanence un financement de 500 à 1500 euros.
Merci de votre soutien pour tous ceux qui luttent pour s’en sortir.
Benjamin Ty-Shen
