A en croire un article du Monde daté du 15 février 2012, la possible élection de François Hollande à la présidence de la République aurait pour conséquence le départ de nombreux concitoyens à l’étranger. Les conseillers spécialisés en Suisse et au Royaume-Uni seraient même submergés de demandes de Français souhaitant quitter la France pour protéger leurs économies. Info ou intox ?
2012 ne n’inscrit pas dans le même contexte que 1981. Les temps ont résolument changé, le mur de Berlin est tombé et la peur de l’arrivée du communisme à l’Elysée a disparu. On pourrait donc croire que les départs de 1981 ne se reproduiront pas en 2012. Cependant, certains à droite prétendent que la politique fiscale du candidat socialiste qui se veut plus juste, plus égalitaire, effraie.
Ne perdons pas de vue non plus que certains ont tout intérêt à entretenir cette peur à l’approche des élections. Ainsi, à Londres, Olivier Cadic, conseiller élu pour la circonscription du Royaume-Uni à l’AFE, affirme apporter une aide logistique aux futurs expatriés « corporate » qui fuiraient la France si la gauche arrivait au pouvoir. Rien d’étonnant pour cet homme qui, en 1996, avait créé « La France libre d’entreprendre », une association aidant les patrons et cadres à s’installer de l’autre coté de la Manche. Pour Olivier Cadic, la peur de la politique fiscale de la gauche semble être aussi un bon argument de campagne, dont il joue exagérément.
Ces apôtres du libéralisme économique qui ont pour modèle le fonctionnement de la City, tentent en étant très présents médiatiquement d’attirer à eux des contribuables français voulant profiter des détaxations et exemptions fiscales.
Au Parti socialiste, ces départs annoncés laissent de marbre. Pour Axelle Lemaire, présidente de la section PS de Londres, « les patrons français font de plus en plus confiance à François Hollande pour créer l’environnement qui sera favorable au retour de l’investissement dans les PME ».