Accueil 5 Représentation 5 43e session de l’AFE : ouverture sous le signe de la continuité institutionnelle
Dans un contexte politique national particulièrement mouvementé, la 43e session plénière de l’Assemblée des Français de l’étranger (AFE) s’est ouverte le 13 octobre 2025, confirmant la résilience de nos institutions représentatives et leur capacité à poursuivre leur mission au service des 3 millions de Français établis hors de France.

Un cadre institutionnel préservé malgré l’instabilité gouvernementale

L’ouverture de cette session revêt un caractère inédit : pour la première fois, c’est le secrétaire général adjoint du Quai d’Orsay, David Bertolotti, qui a présidé la cérémonie, en l’absence de la ministre déléguée aux Français de l’étranger, Éléonore Caroit, retenue par les formalités de passation de pouvoir. Cette situation illustre le principe fondamental de continuité de l’État républicain, particulièrement crucial dans la période d’incertitude que traverse notre pays.

La présidente de l’AFE, Hélène Degryse, a tenu à souligner cette réalité sans détour : « Nomination d’un gouvernement, démission du dit gouvernement le lendemain, retour du Premier ministre démissionnaire […] et hier soir tard, enfin, un gouvernement et une ministre déléguée. » Pour autant, elle a affirmé avec détermination que « ces circonstances exceptionnelles ne sauraient nous empêcher de travailler et d’avancer durant cette session. »

L’activation tardive mais bienvenue de l’article 12 de la loi du 22 juillet 2013

Point remarquable de cette ouverture : la référence explicite à l’article 12 de la loi du 22 juillet 2013 relative à la représentation des Français établis hors de France. Pour mémoire, ce texte dispose que « l’Assemblée des Français de l’étranger peut être consultée par le gouvernement, par le président de l’Assemblée nationale ou par le président du Sénat, sur la situation des Français établis hors de France, et sur toute question consulaire ou d’intérêt général.« 

Il aura fallu plus d’une décennie pour que cette disposition soit pleinement activée, notamment dans le cadre des Assises de la protection sociale des Français de l’étranger. La présidente a interrogé : « Pourquoi ne pas activer cet article pour d’autres sujets qui intéressent au plus haut point nos compatriotes à l’étranger ? » Question légitime qui soulève l’enjeu de l’effectivité du droit de consultation de notre Assemblée.

Les assises de la protection sociale : un exercice démocratique réussi

L’événement phare de cette session est sans conteste la tenue des assises de la protection sociale, couronnées par une conférence de consensus organisée la veille à l’Assemblée nationale. L’enjeu est désormais de transformer ces recommandations en normes juridiques effectives. La vigilance s’impose quant au suivi de ces travaux et à leur traduction législative ou réglementaire.

Un programme dense au service des Français de l’étranger

Cette 43e session se distingue par plusieurs innovations :

 

    • La réception, pour la première fois, du Premier président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici
    • Une table ronde sur l’intelligence artificielle
    • La remise du 3e prix du développement durable au Quai d’Orsay
    • Des travaux en commission sur des sujets essentiels : violences intrafamiliales, conventions fiscales, programmes budgétaires 151 et 185, risques climatiques, prévention du harcèlement au sein de l’AEFE

Sécurité et modernisation : les priorités du Quai d’Orsay

Le secrétaire général adjoint a rappelé les trois axes prioritaires de l’action consulaire : la sécurité, la modernisation des services et le soutien aux compatriotes les plus défavorisés. Point notable : l’effort budgétaire de 11,5 millions d’euros consacré à la sécurisation des 612 établissements scolaires homologués au cours des trois dernières années, effort « notable dans le contexte budgétaire contraint que nous connaissons tous.« 

La dématérialisation des démarches se poursuit avec des taux de satisfaction remarquables : 95% pour l’état civil électronique, 90% pour France Consulaire, et 75% d’utilisation du vote par internet lors des dernières élections législatives.

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