Le 23 janvier 2025, le Sénat a entamé l’examen en première lecture du projet de loi de finances (PLF) pour 2025. Un amendement porté par le groupe Socialiste, Écologiste et Républicain (SER) attire particulièrement l’attention car il propose de financer l’extension à d’autres pays de la Cellule Écoute Jeunesse, une initiative lancée au Vietnam en 2022.
Un modèle nécessaire en post-Covid
Portée par la section Vietnam de Français du monde – ADFE, présidée par Jaime Peypoch, la Cellule Écoute Jeunesse s’est imposée dans un contexte où les conséquences de la pandémie sur la santé mentale des jeunes sont devenues une préoccupation mondiale. Avec près de 1 900 élèves répartis dans le réseau des écoles françaises du Vietnam, l’initiative répond à une demande pressante : lutter contre les troubles d’apprentissage, la phobie scolaire et le harcèlement.
Le principe est simple mais efficace : un psychologue recruté sous contrat de Volontariat de Solidarité Internationale (VSI) intervient au sein des établissements pour assurer un soutien aux élèves, aux familles et aux enseignants. Le modèle repose sur un partenariat tripartite entre l’établissement d’accueil, la structure d’envoi et le volontaire, garantissant un cadre stable et durable. L’amendement, soutenu par des parlementaires comme Yan Chantrel ou Hélène Conway-Mouret, propose maintenant d’étendre cette initiative à d’autres pays où les jeunes français souffrent de l’absence de soutien psychologique adapté. L’extension de ce dispositif à des pays comme le Cambodge ou la Thaïlande, où les établissements français n’offrent pas systématiquement ce type d’accompagnement, pourrait avoir un impact durable sur le bien-être de nombreux jeunes français à l’étranger.
Un financement en quête de soutien politique
Initialement financée par le dispositif STAFE, cette cellule repose désormais sur la mutualisation des contributions des écoles partenaires. L’amendement déposé au Sénat propose d’allouer 200 000 euros pour permettre une expérimentation de ce dispositif dans d’autres pays où l’offre de soutien psychologique fait défaut. Ce financement proviendrait d’un transfert de crédits entre programmes, un gage financier imposé par l’article 40 de la Constitution.
Un enjeu de reconnaissance gouvernementale
Si l’amendement est adopté, l’AEFE pourrait jouer un rôle important dans la pérennisation et l’extension du projet. Mais au-delà du débat budgétaire, la question posée est politique : le gouvernement prendra-t-il en charge cette mesure, en levant le gage financier qui l’accompagne ? La commission mixte paritaire (CMP) du 30 janvier sera un moment décisif pour sceller l’avenir de cet amendement.