L’association est depuis toujours solidaire de celles et ceux qui sont obligés de quitter leur pays à cause de la misère, de la violence, de la guerre. La thématique des migrations est un sujet de société central qui pose la question de notre humanité envers nos semblables dans un monde globalisé. Le texte ci-dessous a été rédigé avant le début de la guerre en Ukraine, et pourtant les mêmes mots semblent avoir été inspirés par les mêmes maux.
Alors que les tragiques noyades en Méditerranée et en mer du Nord se multiplient, la question des exilés est de plus en plus exploitée politiquement, notamment dans la campagne pour l’élection présidentielle 2022 en France.
Aussi, force est de rappeler que les exilés ne quittent pas leur pays pour rechercher l’aventure : ils partent pour fuir la terreur, la violence, la pauvreté qui les frappent dans leur pays, au point de risquer leur vie pour trouver un refuge où se poser et connaître une vie meilleure.
Ils ne sont ni des masses, ni des hordes, mais sont souvent présentés comme un problème, une menace, laquelle répond à l’image que trop souvent ils renvoient en raison des conditions dégradantes dans lesquelles ils survivent, dans des conditions d’hygiène misérables et faute d’abri décent.
La politique conduite à leur égard se traduit surtout par l’usage de la force pour les déloger de leurs pitoyables abris, pour saisir leurs maigres effets, pour les placer dans des centres de rétention où les conditions sanitaires ne sont guère meilleures.
Face à la tragédie des exilés, les politiques et les instances internationales n’ont pas agi pour traiter le problème à la source, combattre les causes du drame migratoire et parvenir à mettre en œuvre une politique d’accueil digne de notre humanité.
C’est en humanité pourtant que des citoyens, des organisations refusent de laisser des êtres humains abandonnés dans des conditions déplorables, voire inhumaines. Ils sont parfois réprimés par les autorités alors que leur engagement nous honore.
Rappelons ce que déclarait Geneviève Jacques, alors présidente de la CIMADE (Comité inter-mouvements auprès des évacués), dans l’interview pour le magazine Français du monde en 2017 [1] : « il faut résister et c’est légitime – y compris de remettre en cause la légalité – quand la loi produit des situations inhumaines ».
Gérard Martin,
ancien secrétaire général de Français du monde-adfe
La Cimade, association loi de 1901 de solidarité active et de soutien politique aux migrants, aux réfugiés et aux déplacés, aux demandeurs d’asile et aux étrangers en situation irrégulière informe régulièrement sur la situation des migrants : https://www.lacimade.org/retention-et-crise-sanitaire-une-obstination-insensee/
[1] https://francais-du-monde.org/wp-content/uploads/2018/01/fdm192.pdf
Source : Français du monde N°205
Face à l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe, La Cimade se mobilise :
- Grande mobilisation le 17 mars sur les places de France pour montrer notre solidarité envers la population ukrainienne, les Russes et Bélarusses engagé·e·s contre la guerre, et toutes les personnes exilées.
- Des informations pratiques sur l’accès à l’asile et à la protection temporaire en France pour les personnes en provenance d’Ukraine et arrivées en France.
- Informations pratiques à destination des personnes fuyant l’Ukraine sur la situation et les initiatives solidaires dans les pays limitrophes de l’Ukraine