Accueil 5 L'association 5 Entretien avec nos parlementaires | Hélène Conway-Mouret

Le rôle des sénateurs représentant les Français établis hors de France est le même que celui de tout autre sénateur : participer au travail législatif ainsi qu’au travail de contrôle du gouvernement. Ils sont élus par les députés et sénateurs des Français établis hors de France, les conseillers des Français de l’étranger et les délégués consulaires. Ils sont au nombre de douze, élus pour un mandat de six ans avec un renouvellement partiel tous les trois ans.

Hélène Conway-Mouret, sénatrice représentant les Français établis hors de France :
Un parlementaire fait de son mandat ce qu’il entend et tous savent qu’il ne saurait se résumer à une présence en séance sous l’œil ponctuel d’une caméra qui, quelques heures par semaine, en donne une vue si réductrice. Il peut se concentrer sur sa circonscription et ne siéger que sur les sujets qui l’intéressent, parce qu’un sénateur n’a pas la vanité d’être omniscient ! Il peut au contraire se concentrer sur son travail législatif, de contrôle du gouvernement et de l’application des lois. Il peut enfin être mandaté par un ministre ou le Premier ministre pour rendre un rapport sur une thématique particulière.

C’est mon quotidien, qu’il s’agisse de poser des questions orales et écrites sur les sujets qui vous importent, ou une question d’actualité ou encore de modifier la loi ou de rendre un rapport comme cela fut le cas en 2015 sur le retour en France de nos compatriotes établis à l’étranger. Au vu de la taille de la circonscription des sénateurs des Français de l’étranger – qui est planétaire – j’ai, pour ma part, besoin de travailler très étroitement avec les élus locaux. C’est le seul moyen de garder un contact constant avec notre circonscription, de savoir ce qui s’y passe en temps réel, mais également en connaître l’évolution et les problématiques. Les conseillers des Français de l’étranger sont ainsi le premier maillon d’une chaîne qui remonte jusqu’à l’exécutif. Ces élus de proximité ont en effet un contact privilégié, unique, à la fois avec la communauté française qu’ils représentent et avec l’ensemble des acteurs locaux des communautés établies hors de France, les consulats, les Alliances, l’Institut français, les établissements scolaires, les chambre de commerce, les associations de toute nature qu’ils font vivre par leur engagement et les autorités locales. Certains problèmes ne peuvent être résolus localement. Ils « remontent » alors jusqu’à moi et ces interventions individuelles, toujours légitimes, sont l’occasion de comprendre l’intimité d’une situation individuelle que l’administration n’aura pas su percevoir.

Notre rôle consiste aussi, grâce à cette « compétence universelle » que notre circonscription nous confère, à traiter les sujets de façon transversale. Parce que nous pouvons comparer, comprendre une même situation de Vancouver à Berlin ou de Bamako à Tokyo, nous pouvons de ce fait proposer des solutions originales, en avoir une compréhension globale et plus riche. Parce que nous savons ce qui marche quelque part, il nous est loisible de le proposer ailleurs. Être sénateur des Français établis hors de France, c’est – plus que tout autre mandat – avoir une vue globale du monde, être une « boîte à outils » au service de tous, réellement de tous. Et quand, par exemple, une même problématique est récurrente, je saisis alors le ministère concerné par le biais d’une question écrite, orale, au gouvernement ou par courrier. Je rencontre également les directeurs d’administration pour essayer de trouver une solution aux problèmes constatés, la solution pouvant alors imposer de modifier la loi ou plus simplement un décret. J’ajoute, parce que l’on nous oublie souvent, que nous devons aussi être attentifs à ce que les Français de l’étranger bénéficient des changements proposés à l’occasion de l’adoption de nouveaux droits.

Tout cela n’est cependant possible que pour autant que je demeure proche de nos compatriotes car un miroir ne reflète bien que les images les plus précises. Nous en revenons à la relation privilégiée et de dialogue constant que nous entretenons avec les élus locaux que sont les conseillers des Français de l’étranger.

Sources :  Magazine Français du Monde 204

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