Les chefs d’établissements et les directeurs des affaires financières des établissements d’enseignement français à l’étranger ont été avertis des mesures qu’ils auraient à prendre pour faire face à la suppression de 33 M€ de la dotation budgétaire 2017 de l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger (AEFE).
Ils doivent s’attendre à un report du versement des subventions accordées aux établissements, à une avance des remontées demandées aux établissements en gestion directe, à une augmentation de la participation financière complémentaire versée par les établissements à l’AEFE qui passera de 6% à 9% de leur budget pour l’année 2018.
Ces mesures de trésorerie annoncées lors de la session d’automne de l’AFE ne combleront en rien le manque des 33M€ sur un budget en baisse continuelle (-27M€ en cinq ans). Nous ne croyons pas que la stabilisation promise des dotations 2018 et 2019 au niveau de la dotation 2017 permette d’envisager une amélioration de la situation des établissements qui font des efforts de rigueur budgétaires depuis plusieurs années. L’impact sur les frais de scolarité est inévitable. Les familles ayant de plus en plus de difficultés à faire face à ces frais, l’équilibre des établissements scolaires est menacé.
Plus grave encore la suppression annoncée de 146 postes d’expatriés et 200 postes de résidents entre 2018 et 2020 sonnerait la fin du service public d’enseignement et la fragilisation des établissements soumis à la concurrence.
Souhaitons que la demande formulée par la commission de l’Enseignement, des affaires culturelles, de l’audiovisuel extérieur et de la francophonie à l’Assemblée des Français de l’étranger (AFE) soit entendue et que le projet de loi de finance 2018 soit amendé afin de donner à l’AEFE les moyens d’accomplir pleinement ses missions de service public.
Espérons que Jean-Yves Le Drian, notre ministre de l’Europe et des Affaires étrangères soutiendra cet amendement afin de concrétiser cette déclaration faite lors de son dernier voyage en Espagne « J’aimerais vous dire avec beaucoup de conviction que vous êtes, Français de l’étranger, Français en Espagne, une force et une richesse pour la France. Dans le monde et dans l’Europe, votre dynamisme et votre talent sont des atouts pour notre pays. Vous êtes l’image que le Président de la République entend donner de notre pays. Celle d’une France qui refuse le repli, celle d’une France qui se tourne vers l’avenir, celle d’une France qui entraîne. »
Le réseau des établissements français à l’étranger est prêt, comme il le fait depuis de longues années, à continuer de jouer pleinement son rôle moteur dans la diplomatie économique et culturelle de notre pays pourvu qu’on lui en donne les moyens.
Casser cet outil dont la qualité est saluée par tous est un non-sens. Il est peut être encore temps d’y réfléchir.
Michèle Bloch
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