La Politique Agricole Commune (PAC) est la plus ancienne et a été, jusqu’en 2006 inclus, la plus importante des politiques communes de l’UE. Elle représentait à son lancement environ 66% du budget de l’Union européenne contre 40% pour la période 2014-2020.
Figurant dès 1957 dans le traité de Rome, la PAC a été mise en place en 1962 et reflète, à cette époque, la nécessité d’augmenter la production alimentaire dans une Europe dévastée par des années de guerre.
Elle a permis une augmentation très significative du niveau de la production agricole en Europe grâce à la mise en place d’outils garantissant le revenu des agriculteurs, accompagnant l’exode rural et favorisant la modernisation des exploitations.
Cependant, des déséquilibres sont rapidement apparus et se sont accentués avec le temps. La PAC connaît ainsi depuis le début des années 90 une succession de réformes, rendues indispensables par l’adhésion de pays encore agricoles, mais reste la visée de nombreuses critiques. Beaucoup lui reprochent de coûter cher sans apporter de solutions écologiquement et humainement viables aux agriculteurs. On l’accuse de favoriser de grandes exploitations et ainsi une agriculture industrielle intensive, allouant de maigres subventions pour des pratiques agricoles responsables et unaménagement territorial durable. Elle produirait des inégalités à plusieurs niveaux, entre les États et les Régions, mais aussi entre les agriculteurs et les systèmes de production. En effet, on considère que 20% des exploitations accaparent près de 80% des aides directes, pour 59% des superficies et seulement 25% d’emplois*.
Après plusieurs années de difficiles négociations, une nouvelle réforme de la Politique agricole commune pour la période 2014 – 2020 voit le jour. La réforme de la PAC consiste à soutenir l’ensemble des filières agricoles et à orienter les aides agricoles vers l’élevage, l’emploi, l’installation de nouveaux agriculteurs, la performance à la fois économique, environnementale et sociale et lesterritoires ruraux. Mais l’abandon des quotas laitiers a entraîné une surproduction qui se traduit aujourd’hui par la crise laitière.
*Chiffres de 2008, tirés de la Fondation Nicolas Hulot : www.ifieldgood.org
Hélène Pinazo Canales
Retrouvez cet article dans le dernier numéro de notre magazine consacré à l’Europe.
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