Ce jeudi 26 février, la Cour de Justice de l’Union européenne de Luxembourg a rendu un arrêt de principe qui a pour effet de priver dorénavant la France du droit de prélever des contributions sociales sur les revenus du patrimoine des personnes affiliées auprès de caisses de sécurité sociale d’un autre État membre de l’UE .
Elle a conclu que la France n’avait pas le droit de soumettre à la Cotisation Sociale Généralisée (CSG) et à la Contribution pour le Remboursement de la Dette Sociale (CRDS) des revenus du capital perçus à l’étranger par un contribuable non-assujetti social en France, dans la mesure où les personnes visées ne bénéficient pas de la Sécurité sociale française. En effet, contrairement à la France, la Cour n’assimile pas ces contributions à un impôt, mais à des cotisations sociales, car elles « présentent un lien direct et suffisamment pertinent avec la Sécurité sociale, du fait qu’elles ont pour objet spécifique et direct de financer la Sécurité sociale française ou d’apurer les déficits du régime général de Sécurité sociale français ».
Cet arrêt concerne pour le moment uniquement les non-résidents qui sont soumis à la législation de sécurité sociale d’un autre État membre de l’UE.
Cet arrêt ouvre également le droit, pour tous les non-résidents concernés, au remboursement intégral des 15,5% de CSG et CRDS indûment prélevés depuis 2012, majoré d’un intérêt. Il appartient maintenant au Conseil d’Etat de se prononcer sur la base de cette décision de la CJUE. Il conviendra ensuite de déterminer la portée de la jurisprudence, notamment pour ce qui concerne les non-résidents. Aucune prescription ne peut en tout état de cause être opposée, la mesure datant en effet de 2012.