Accueil 5 L'association 5 Ma vie ailleurs # 1 – Nou tout se Ayiti

Partir vivre dans un autre pays, c’est aller à la rencontre d’une autre culture, d’un Autre différent, différent dans sa manière d’être, de parler, de concevoir le temps qui passe, la vie, la spiritualité… Pour découvrir différentes facettes de la vie des Français de l’étranger dans toute sa richesse et sa diversité, nous lançons cette nouvelle rubrique « Ma vie ailleurs ». Dans cette première chronique, Eric Bernard nous raconte comment se passe le carnaval en Haïti. 

Comme dans de nombreux pays dans le monde, en ce début d’année, c’est Carnaval en Haïti. Si la fête proprement dite culminera à Port-au-Prince du 15 au 17 février avec les défilés, les activités pré-carnavalesques ont commencé mi-janvier. Plus que les déguisements –  très peu présents ici – ce sont surtout la danse et la musique qui sont à l’honneur. Les plus suivies et attendues sont les compétitions de DJs mobiles. Montés sur d’énormes chars sonorisés, ces DJs font pleuvoir sur la foule de leurs supporteurs des torrents de décibels.

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Les vévés (symboles religieux du vaudou), assurances d’une prestation réussie

Des dizaines de bandes à pied investissent quant à elle les quartiers pour une musique aux instruments et aux inspirations plus traditionnels. Invité par l’association Caracoli qui soutient Follow Jah, une bande à pied bien connue de Pétion-Ville, je me suis donc rendu ce dimanche au départ de leur marche. Le rendez-vous est en bout d’impasse, lieu que je n’aurais certainement pas découvert seul. Rien ne presse et la petite foule qui grossit au fil des minutes ne s’impatiente jamais. Pendant que les musiciens font chauffer tambours, grattoirs et cornets, le jeune maître de cérémonie officie au centre des vévés mystiques [voir photos] qui renforceront la qualité et la force de la bande à pied tout au long de son parcours. Sacré et profane ne sont jamais très éloignés.

La musique s’amplifie, le rhum circule et la foule danse. La bande s’est déplacée maintenant autour d’un feu [voir vidéo], dernière étape de la préparation avant le départ pour la marche.

Nous regardons tout cela avec enthousiasme. Nous ? Moi et le bébé de quelques mois que je ne connais pas mais qui est arrivé dans mes bras il y a quelques heures. Son père est le chef d’orchestre. A mon départ, il passera dans d’autres bras. Dans cette ambiance de quartier familiale, rien n’est à craindre et rien ne surprend, même pas un bébé dans les bras d’un inconnu. C’est cela, le carnaval, le moment du renversement des possibles.

Nou tout se Ayiti : « Nous sommes tous Haïti », thème officiel retenu pour le carnaval 2015

Eric Bernard de la section Français du monde-Haïti

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