La mondialisation produit depuis longtemps des effets que nous, Français à l’étranger, connaissons bien : l’augmentation vertigineuse du tourisme et des migrations mais aussi le creusement des inégalités de développement et l’exploitation intensive des ressources naturelles. Les impacts sur la santé des peuples en sont multiples. Les progrès d’accès aux médicaments, à la vaccination, sont réels. Même le paludisme régresse. Toutefois, dans ce domaine aussi, les défis sont nombreux. Les menaces liées aux épidémies, aux catastrophes naturelles, au changement climatique, ne connaissent pas de frontières et appellent des réponses adaptées à chaque contexte.
Peut-on accepter que les travailleurs de l’industrie textile meurent dans l’effondrement de l’usine dans laquelle ils ne voulaient plus aller travailler ou empoisonnés par de l’eau impropre à la consommation sur leur lieu de travail ? Pourquoi, encore en 2013, l’espérance de vie peut-elle varier de plusieurs décennies selon que l’on naît à Luanda ou à Sydney ? Comment garantir la sécurité alimentaire dans le système
agroalimentaire globalisé que nous connaissons dans les pays développés, dans les pays en guerre et dans les pays pauvres ? Que faire face à l’émergence et à la rapidité de transmission des maladies infectieuses ? Toutes ces questions liées à l’accès des populations à la santé que nous posons dans le présent numéro de “Français du monde” sont d’actualité… et il y en aurait tant d’autres à aborder.
Si la philanthropie ne peut suffire à convaincre les grandes puissances de se saisir de la question de la santé mondiale, l’actualité met en avant ses enjeux sous-jacents, notamment économiques, et nous impose de l’ériger en priorité sur les agendas internationaux.
Monique Cerisier ben Guiga
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