Le candidat sortant, Nicolas Sarkozy a, une nouvelle fois, fait un appel du pied aux électeurs du Front national en affirmant sa volonté de limiter le rapprochement familial des étrangers conjoints de Français.
Dans son interview au Figaro Magazine du 11 février, il a proposé d’aligner les conditions d’obtention du visa de long séjour sur celles du regroupement familial (le montant des ressources et la surface du logement seraient désormais pris en compte).
Au nom de la lutte contre la fraude, le Chef de l’état souhaite réduire l’immigration des conjoints de français en imposant des critères de revenus. On cherche le lien de cause à effet entre « la fraude » et « les critères de revenus ». Il est scandaleux d’insinuer que les couples à hauts revenus seraient moins susceptibles de fraude que les couples aux revenus modestes, qui deviendraient avec cette proposition, non seulement suspects, mais systématiquement illégitimes.
Après avoir considérablement réduit les garanties individuelles dont pouvaient se prémunir les étrangers en France, il s’attaque aujourd’hui à ses propres concitoyens, à leur droit au mariage avec la personne de leur choix. Un très grand nombre des Français établis hors de France sont concernés, ceux et celles d’entre eux dont la conjointe ou le conjoint est étranger. Un nouveau palier intolérable est franchi de la part du Chef de l’Etat et du parti au gouvernement depuis 10 ans n’ont eu de cesse de durcir la législation en matière de mariage et de séjour.
Nous condamnons fermement ces propositions et appelons nos concitoyens à se saisir du « grand référendum » des 22 avril et 6 mai prochain pour refuser ce nouveau dérapage et défendre le droit des Français de construire leur vie avec un ou une étrangère.
Jean-Yves Leconte, Hélène Conway-Mouret, Claudine Lepage, Richard Yung,
Sénateurs des Français établis hors de France