Accueil 5 L'association 5 Education et gouvernance au Sri Lanka : la chronique de Solidarité Laïque #10

Depuis 42 ans, cette île située à une trentaine de kilomètres au sud-est de l’Inde ne s’appelle plus Ceylan. 20 millions d’habitants y vivent : ¾  y parlent cingalais, ¼ s’exprime en tamoul.

 

L’éducation lourdement handicapée dans l’Est :

Au-delà du tsunami de 2004, le Sri Lanka a connu une situation de conflit pluri-communautaire depuis le début des années 70, dans l’est et le nord du pays. La province de l’Est, pacifiée en 2007, fait face encore à une problématique de déplacés provenant du Nord qui n’ont toujours pas été relogés. Les besoins en termes de développement éducatif restent conséquents aujourd’hui. Les enfants de communautés déplacées ont eu une scolarisation très perturbée pendant la durée du conflit, générant un risque de décrochage scolaire d’autant plus important.

Cela explique que la province de l’Est accuse un retard considérable en termes de développement :
– le secteur éducatif manque de ressources humaines et d’infrastructures.
– l’instabilité des communautés a empêché une scolarisation régulière des enfants et a considérablement limité le développement du secteur de la petite enfance.
– la politique de la petite enfance, votée en 2004, tarde dans sa mise en œuvre opérationnelle. Les institutrices maternelles ne disposent d’aucun statut reconnu et sont rémunérées seulement par la générosité des communautés.

 

Les actions de Solidarité Laïque depuis 2004

Dès les premiers jours de 2005, Solidarité Laïque et ses organisations membres ont apporté leur aide aux populations sinistrées, sur des actions d’urgence  pour réhabiliter le secteur éducatif.
En 2009, le programme pluriannuel EGPE 1 (Éducation et Gouvernance dans la Province de l’Est du Sri Lanka) démarre avec le soutien de l’AFD (Agence Française Développement). Ce programme de développement qui associe plusieurs organisations membres de Solidarité Laïque concerne principalement le renforcement du système de gestion et de concertation,  de la petite enfance, du primaire et du secondaire.

 

Les résultats de la 1ère phase 2009 – 2012 sont significatifs :

– 15 comités zonaux d’enseignants maternels et 1 syndicat spécialisé dans la petite enfance créés
– 308 parents devenus membres des comités de gestion des écoles maternelles
– 526 membres des comités de développement des écoles renforcés et formés
– 88 responsables zonaux de l’éducation formés
– 3 Divisions de l’éducation formées et équipées
– 1 étude provinciale sur la situation de la petite enfance réalisée

 

Aller plus loin avec le programme 2012 – 2015 : EGPE 2

Il s’agit de poursuivre l’amélioration de la qualité et de l’efficacité de l’éducation à Sri Lanka, du secteur pré-élémentaire au collège, par :
– le renforcement des capacités de gestion des acteurs clés de l’éducation du niveau pré-élémentaire au collège (pouvoirs publics et société civile), par un appui en formation et matériels aux fonctionnaires en charge des services éducatifs de la province de l’Est,
– la création et le soutien de la concertation entre les parties prenantes de l’éducation pour engendrer une meilleure gouvernance des acteurs et des services éducatifs, le développement de réseaux, la création de plateformes de consultation et la mise en place de centres de ressources mutualisés,
– le soutien à une meilleure reconnaissance du secteur maternel et à une démocratisation de la prise de décision dans le secteur primaire et secondaire, pour la reconnaissance des droits des enseignants en tant qu’acteurs clés du développement de l’éducation.

 

Que conclure ?

L’approche globale du champ des bénéficiaires : professionnels de l’éducation, comités de gestion des écoles maternelles, comités d’enseignants maternels, associations de parents d’élèves, autorités locales (Provinces, Divisions, Zones) en charge de l’éducation, Ministère Provincial de l’Éducation et Ministère du Travail, membres du parlement National… est gage de succès.
Et, comme toujours, le financement est multi parties prenantes : l’AFD citée plus haut, la contribution de membres de nos organisations, et les dons issus de la générosité du public…

 

Vincent Dalonneau

 

 

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