A peine 3 milliards d’euros, voilà ce dont le ministère des Affaires étrangères et européennes disposera, en 2011, pour financer l’action extérieure de l’Etat (hors aide au développement). Cette année encore les chiffres affichés annoncent une hausse de façade (+3,7%). En réalité nombre de postes clefs, incontournables pour une réelle influence de la France dans le monde, sont totalement dépouillés. Seule l’augmentation des contributions internationales (+13,8%) qui ne font que transiter par le ministère, permet de travestir les chiffres.
Les moyens de fonctionnement des ambassades et des consulats sont particulièrement atteints tant du point de vue du nombre d’emplois -160 postes supprimés- que des crédits d’intervention -ceux qui permettent l’action- qui diminueront de 10% sur les trois ans à venir.
Les crédits de coopération culturelle, scientifique et éducative restent la variable d’ajustement principale du ministère : les Alliances françaises voient leur dotation très fortement réduite et la nouvelle Agence “Institut Français” qui remplacera CulturesFrance n’est guère mieux lotie.
Les crédits de l’AEFE baissent également. 45 suppressions de postes d’enseignants sont déjà programmées pour 2011 alors que le réseau s’étend et que la qualité pédagogique se dégrade. Elle n’a pas le premier sous des 140 à 300 millions d’euros nécessaires pour faire face à la charge immobilière nouvelle qui lui est imposée. Elle ne peut pas plus financer les cotisations de retraites de ses fonctionnaires sans provoquer une augmentation générale des droits de scolarité.
Le gouvernement poursuit la politique de ces deux dernières années conduisant à la paupérisation de notre dispositif diplomatique, où les seules hausses de crédit servent à financer les choix du Prince Sarkozy : la prise en charge des frais de scolarité des lycéens dont le financement n’est pas bouclé pour 2010 et pour laquelle il manque 7 millions d’euros pour 2011 et les sommes exceptionnelles destinées à financer les sommets du G8 et du G20 présidés par la France en 2011 : 50 millions d’euros, soit plus que les crédits accordés à l’Institut Français…
Le bureau national de Français du Monde-ADFE