Je vis depuis plus de 30 ans au Nicaragua et réside à Managua, la capitale. Les « hasards de la vie », ainsi que le contexte de la dictature au Chili où j’ai vécu, m’ont amenée à m’y installer avec ma famille. Dès notre arrivée, j’ai intégré le Comité de solidarité avec le Nicaragua en tant que militante et participé au suivi de brigades (construction d’écoles, adduction d’eau, cueillette du café en zone rurale…). Infirmière de profession, je me suis engagée auprès d’une association suisse pour l’accompagnement dans la formation empirique de sages-femmes en province.
En 1991, avec Sylvaine Fournier (décédée en 2018), nous avons créé la section ADFE Nicaragua. La section a organisé des activités publiques très appréciées des Français comme des Nicaraguayens. Lors du passage de l’ouragan Mitch, nous avons organisé une collecte en coordination avec la section locale de l’UFE et aidé à la reconstruction de maisons à Dipilto (nord du pays). Ce fut une belle initiative collective de solidarité envers la population nicaraguayenne.
Lors des élections des conseillers consulaires en mai 2014, j’ai été élue deuxième sur la liste de la gauche pour la deuxième circonscription d’Amérique Latine et Caraïbes (Costa Rica, Honduras et Nicaragua) soutenue par Français du monde.
Nous sommes trois élus sur notre circonscription ; entre 2014 et 2017, nous assistions aux conseils consulaires au Costa Rica et au Nicaragua, puis au Guatemala, car c’est le pays auquel est désormais rattaché le Honduras, dont les services consulaires ont été fermés en juin 2014. Vous pouvez donc imaginer la simplicité du travail de « proximité » que nous devons effectuer, dans ces conditions ! Indépendamment de ces difficultés, je tiens à souligner l’excellente communication et coordination que j’ai pu constater entre les différents services consulaires et les Ambassadeurs des quatre pays concernés.
Nous assumons entièrement notre responsabilité d’élus consulaires et n’hésitons pas à donner de notre temps pour trouver des solutions ou guider les Français en difficulté. Tout au long de ces six années, j’ai reçu l’aide précieuse des parlementaires proches de Français du monde-adfe.
Je conseille aux candidat-es de bien prendre conscience de l’engagement qu’ils devront assumer auprès de nos concitoyens. Nous ne sommes pas des fonctionnaires mais bien des élu(e)s et à aucun moment notre rôle n’est de les remplacer, d’ailleurs le changement de nom devrait aider à éviter la confusion. Nous sommes le lien de proximité et cela implique de la disponibilité. Cela nous engage également à nous informer sur plusieurs domaines : retraites, lois, démarches administratives, affaires sociales, bourses… ce qui prend du temps. Notre « visibilité » en tant que conseillers consulaires est celle du terrain et de la proximité au sein de notre circonscription.
Extrait du magazine Français du monde n°200 : « Portraits de nos conseillers consulaires : un retour d’expérience sur leur mandat »