La restitution des résultats du Baromètre Français du Monde 2024 a eu lieu le samedi 14 décembre 2024, dans la prestigieuse Salle Médicis du Sénat. L’événement a rassemblé des acteurs du monde des Français de l’étranger : élus, représentants de l’administration, membres d’associations et responsables d’institutions. Parrainée par les sénateurs Yan Chantrel et Mélanie Vogel, cette manifestation a permis de dresser un état des lieux des préoccupations et des attentes des Français établis hors de France.
L’événement a été inauguré par François Boucher, Président de l’association Français du monde – ADFE, qui a souligné le succès incontestable de cette édition, mené entre le 22 avril et le 27 mai 2024. Cette enquête a recueilli les réponses de 22 588 répondants, répartis sur 164 pays. Catherine Smadja-Froguel et Vanessa Gondouin-Haustein, membres du Conseil d’administration, ont ensuite pris la parole pour détailler les résultats. Le Baromètre 2024 a révélé les préoccupations dominantes des Français de l’étranger : la retraite, les tensions géopolitiques et le dérèglement climatique. Après la présentation des résultats, un moment d’échanges a permis aux participants de dialoguer directement avec les responsables de l’étude, offrant un véritable espace de réflexion collective.
Les enseignements du baromètre
Le Baromètre Français du Monde 2024 s’inscrit dans une démarche visant à mieux comprendre les défis rencontrés par les Français de l’étranger. Parmi les principales préoccupations des répondants, la question de la retraite se distingue nettement. Beaucoup craignent que leurs années de cotisations à l’étranger ne soient pas pleinement reconnues par le système français, suscitant des inquiétudes accrues, notamment au Royaume-Uni. La situation internationale, notamment en ce qui concerne le renforcement des services consulaires et la gestion des crises, représente également une source de préoccupations majeures, en particulier pour les expatriés en Allemagne. Enfin, le dérèglement climatique émerge comme un sujet particulièrement sensible pour les Français d’Amérique du Nord et d’Europe du Nord, qui expriment des attentes fortes en matière de politiques environnementales.
L’attachement à la citoyenneté française se révèle particulièrement fort : 82,6 % des personnes interrogées considèrent leur nationalité comme importante, et 86,1 % attachent une grande valeur au droit de voter à l’élection présidentielle. En parallèle, des piliers identitaires comme la culture française (86,5 %) et la francophonie (74 %) restent au cœur de leurs préoccupations.
Cependant, leur perception de la France est plus contrastée : seuls 30,3 % des participants expriment une opinion positive, tandis que 43,5 % ont un avis neutre ou négatif.
Le sentiment de représentation politique s’avère être une donnée clé du Baromètre. Si une large majorité des répondants connaît l’existence des conseillers des Français de l’étranger (87,2 %) et des députés (83,4 %), la connaissance des sénateurs, élus au suffrage universel indirect, est moins répandue (62,5 %). Un sentiment d’insuffisante représentation politique se fait ressentir, notamment au sein des circonscriptions européennes.
Écoutez la restitution
Vers des recommandations pour une meilleure prise en compte des préoccupations
Le Baromètre Français du Monde 2024 ne se limite pas à dresser un simple constat. Il constitue également une base pour des recommandations visant à améliorer les politiques publiques à destination des Français de l’étranger. À travers cette étude, l’association Français du monde – ADFE invite les décideurs publics à mieux prendre en compte les besoins spécifiques des Français établis hors de France, afin de renforcer le lien entre la France et ses citoyens établis à l’étranger. Le 29 octobre 2024, François Boucher, Président de Français du monde – ADFE, et le délégué général, Stéphane Arnoux, ont remis à la ministre déléguée en charge des Français de l’étranger, Sophie Primas, la synthèse de l’étude, ainsi qu’à Pauline Carmona, Directrice de la Direction des Français à l’étranger et de l’administration consulaire (DFAE).