Accueil 5 L'association 5 Espérances d’économie sociale en Haïti

En juillet dernier, en évoquant l’échec de la conférence de « Rio+20 », je terminais mon propos par des espérances, au niveau mondial.

Mais c’est aussi localement que des initiatives génèrent des projets d’économie sociale. En Haïti, l’inefficacité des pouvoirs publics, la pauvreté accrue et le très faible taux de scolarisation pesaient déjà lourdement sur la population avant le tremblement de terre qui a ravagé la capitale du pays en 2010. Ces problèmes structurels n’ont pas disparu après la catastrophe, bien au contraire…

Seulement 1% des jeunes Haïtiens terminent leurs études secondaires car l’éducation gratuite n’est pas la norme en Haïti.

Haïti Partners s’est associé avec le Grameen Creative Lab pour donner à sept écoles les moyens de couvrir les frais de scolarité de leurs élèves en développant une activité économique. Cette initiative repose sur la création d’une entreprise sociale dont les revenus permettent d’assurer la scolarisation des élèves dans l’hypothèse où ceux-ci ne seraient pas en mesure de payer leurs études. Une fois opérationnelle, ses bénéfices éventuels sont réinvestis dans le développement de la communauté dont elle dépend, en l’occurrence en finançant les établissements scolaires. Aujourd’hui, cinq autres écoles sont sur le point de démarrer ce type d’activité. 

Le modèle développé ici s’inspire des principes de l’économie sociale et solidaire : faire primer l’objectif social sur la rentabilité financière, redistribuer des bénéfices au sein de l’entreprise et prendre en compte des questions environnementales. Dans une certaine mesure, il promet d’apporter une réponse à l’échelle locale aux problèmes posés par la crise humanitaire, et ouvre de nombreuses perspectives, y compris pour les pays du Nord.

Autre exemple : quatre regroupements d’associations professionnelles du domaine des coopératives et de la microfinance (l’association nationale des caisses populaires haïtiennes, le conseil national de financement populaire, l’association nationale des institutions de microfinance d’Haïti, et le forum Latino-américain et des Caraïbes pour le financement rural) ont ouvert le 10 juillet 2012 leur première séance d’atelier de réflexion de deux jours  autour de la formalisation du cadre légal et des performances de la microfinance sur le territoire  haïtien.

L’objectif à terme est de faire en sorte que ce cadre légal favorise la participation de tous les acteurs concernés et l’harmonisation de cette branche économique tout en contribuant au développement durable de l’économie haïtienne.

Il appartiendra aux pouvoirs publics  haïtiens de prendre leurs responsabilités pour construire le cadre légal du développement des coopératives et de la microfinance. Ils pourront pour cela s’inspirer des expériences latino-américaines et caribéennes. A suivre !

Benjamin Ty-Shen

Post Scriptum qui n’a rien à voir : vous aimez lire, vous vous intéressez à Haïti, vous appréciez les romans au style rythmé comme dans un bon polar, vous savez vous immerger dans la recherche de secrets et de mystères, vous détestez l’arrogance, vous êtes acteurs de solidarité, vous vous interrogez sur les silences : lisez donc « la belle amour humaine » de l’écrivain haïtien Lyonel Trouillot !

 

 

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