Le club PariBabi a fêté ses deux ans en mars 2023 à Abidjan. À travers des activités de rencontres et mise en relations d’affaires ainsi que des conférences, le club s’est fixé comme ambition de contribuer à la construction d’une société et culture francophone internationale métissée et créolisée. Initiative née au sein de la section de Côte d’Ivoire de Français du monde – ADFE, elle s’internationalise aujourd’hui avec des perspectives d’ouvertures dans plusieurs grandes villes francophones d’Afrique et du monde. Rencontre avec Baptiste Heintz, co-fondateur du Club.
Comment est né le concept PariBabi et pour répondre à quel besoin ?
Avant de devenir un club, PariBabi est né comme une activité de la section de Côte d’Ivoire de Français du monde – ADFE. L’idée est venue du croisement de deux objectifs que nous nous étions fixés à l’occasion de l’entrée de nouveaux membres dans le CA de la section : intéresser le public binational et intéresser le public des jeunes actifs. La section était alors essentiellement tournée vers le public familial avec des activités à dominante sociale. Aussi, nous avons imaginé une activité de type réseautage (prisée par les actifs), en l’articulant autour d’un message valorisant la multiplicité des racines culturelles et nationales. C’est ainsi qu’est né « l’afterwork PariBabi ».
Quel est l’objectif de ces rencontres «afterworks» et à qui s’adressent-elles ?
Le premier objectif de ces afterworks est tout d’abord de proposer un rendez-vous convivial aux jeunes et parfois moins jeunes actifs, aux entrepreneurs ou aux employés, qui se reconnaissent dans le message d’une francophonie ouverte à la bi/multinationalité. Il s’agit de réunir dans la capitale ivoirienne des binationaux, des expatriés emballés par le pays, mais aussi des Ivoiriens ayant fait des études ou une partie de leur carrière à l’international, ainsi que tous ceux qui puisent dans plusieurs cultures pour faire leur chemin. Ensuite, il s’agit de solidifier cette communauté par le partage d’expériences, d’expertises et d’opportunités. Enfin, l’objectif a été de mettre en valeur les engagements et réalisations de cette communauté, notamment auprès des cercles et organisations francophones.
Chaque mois, vous mettez une personnalité à l’honneur. Cela a-t-il pour objectif d’ouvrir de nouvelles perspectives aux personnes qui participent aux rencontres ? et quel type de personnalités invitez-vous ?
Nous invitons des personnalités qui par leurs parcours ou leurs engagements incarnent notre approche. Ces personnalités sont des femmes et des hommes autant des milieux économiques, associatifs, culturels et même sportifs. L’idée est de proposer des témoignages et des partages d’expérience qui puissent inspirer les participants.
Depuis le lancement en 2021 de PariBabi, quels ont été les retours et avez-vous des témoignages de personnes qui ont été réellement impactés par cette initiative ?
Depuis le lancement, nous avons eu beaucoup de retours positifs des publics qui apprécient la démarche, qui ont pu trouver d’autres abidjanais ayant la même approche culturelle et professionnelle, et de certains qui ont aussi pu développer des affaires en marge et grâce aux rencontres rendues possible par l’afterwork.
Deux ans après son lancement, quels enseignements tirez-vous de cette initiative et quels sont les objectifs futurs ?
Au bout de deux ans, l’activité s’est diversifiée et s’est transformée en club. Aujourd’hui nous maintenons les rencontres de partages d’expériences, mais nous nous lançons aussi dans des conférences publiques de plus grand format, notamment en partenariat avec l’institut français de Côte d’Ivoire, mais aussi avec la commission nationale de l’organisation internationale de la Francophonie. Le club a aussi inspiré des groupes dans d’autres villes francophones et nous nous organisons désormais en réseau international. Nous réfléchissons d’ailleurs à proposer un partenariat à Français du monde – ADFE pour que ces initiatives se mettent en synergie avec les sections locales de l’association.
Si vous deviez donner un conseil aujourd’hui aux jeunes en expatriation, quel serait-il ?
Notre conseil, ce serait d’ouvrir les vannes de la curiosité, de s’intéresser et de chercher à apprendre de la culture des villes et pays qui nous accueillent. C’est toujours l’occasion de s’enrichir de rencontres nouvelles, mais aussi de nouvelles visions qui affinent notre compréhension du monde et des autres.
Cet article est extrait du 210e numéro de Français du Monde : « Jeunesse Française et du Monde, un pont générationnel et culturel », disponible gratuitement dans la rubrique « Magazine » du site Internet.