Accueil 5 En débat 5 Suspension des visas des étudiants et des artistes du Mali, du Niger et du Burkina Faso : notre point de vue
Pourquoi l’annonce de la suspension des visas des étudiants et des artistes du Mali, du Niger et du Burkina Faso est pour le moins maladroite ?

Français du monde – ADFE désapprouve l’annonce de la suspension des visas des artistes et des étudiants des pays du Sahel (Mali, Niger et Burkina Faso) tout comme celle de la coopération culturelle avec ces pays.

Il n’est pas acceptable que les ressortissants d’un État, en particulier des artistes ou des étudiants, soient rendus responsables de la politique de leur pays.

Par ailleurs, la France conduit depuis plusieurs décennies une politique d’influence dans les domaines éducatif et culturel. Elle dispose d’un réseau inégalé d’établissements pour l’enseignement français à l’étranger et d’instituts et d’alliances culturels, particulièrement actifs en Afrique de l’Ouest. Cette politique lui permet de consolider la Francophonie et de promouvoir des artistes africains de talent. Suspendre les mobilités estudiantines et artistiques est incompréhensible dans ce contexte. C’est mettre à mal la confiance qui s’appuie sur des décennies d’échanges. La poursuite de la délivrance des visas des étudiants, chercheurs et artistes du Mali, du Niger et du Burkina Faso, dans les postes de la région s’avère indispensable et urgente pour ne pas briser des projets financés et des carrières en envol.

Enfin, ces annonces exposent davantage les Français de ces pays dans leur vie quotidienne car elles alimentent un sentiment anti-français grandissant en raison d’une attitude des « deux poids deux mesures » lorsqu’il s’agit des États africains par rapport au reste du monde. Cette iniquité n’est plus tolérée sur le continent.

Ces mesures ont aussi suscité une véritable cacophonie du « en même temps » tant au quai d’Orsay qu’à la rue de Valois avec moult revirements jusqu’à la mise au point du président Macron le 15 septembre 2023 qui précise poursuivre l’accueil des artistes, des étudiants des chercheurs et des universitaires sans en définir la façon.

Il n’en reste pas moins que ces annonces ont eu un effet délétère qui ont fortement perturbé aussi bien nos amis et ressortissants de ces pays que les autorités françaises locales des postes consulaires.

Le Conseil d’administration
Français du monde – ADFE

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