Chaque ambassade (consulat) est dotée d’un « plan de sécurité » élaboré en collaboration avec les représentants de la communauté française (conseillers consulaires, chefs d’îlots, entreprises françaises, ONG…) dans le cadre du comité de sécurité de l’ambassade (du consulat). Il a pour but de recenser les risques présents dans la circonscription consulaire – risques naturels (cyclones/typhons, séismes, tsunamis, inondations, glissements de terrain), risques technologiques et industriels, risques sanitaires, risques sécuritaires (guerre, terrorisme, criminalité) – auxquels est susceptible d’être exposée la communauté française et de définir la conduite à tenir en cas de crise.
Partie intégrante du plan de sécurité, chaque poste définit une carte d’îlotage, revue régulièrement, afin de découper le territoire de la circonscription consulaire en « îlots » regroupant un ensemble de compatriotes présents sur cette zone et désigne un « chef d’îlot » pour chaque zone ainsi définie.
Les chefs d’îlots ont une triple responsabilité :
- préserver la confidentialité des noms, adresses, n° de téléphone, mails des ressortissants de leur îlot ;
- faire preuve de retenue et de sang -froid dans la remontée aux postes des premières informations ;
- se faire connaître et tisser des liens de confiance avec leurs compatriotes.
Ce réseau de chefs d’îlots, volontaires et bénévoles, est un dispositif essentiel du plan de sécurité. En période de crise, le rôle de l’îlotier est d’assurer une liaison entre l’ambassade et les familles françaises de son îlot. Il essaie de récupérer un maximum d’informations concernant la situation des ressortissants français et d’en informer les services de l’ambassade pour que les actions idoines soient mises en œuvre et inversement, le chef d’îlot relaie les informations et consignes de sécurité de l’ambassade à destination de la communauté française.
En temps normal (hors crise), le chef d’îlot sensibilise la communauté française aux risques de la zone, l‘informe sur les actions à mener pour se préparer à une crise et l’incite à s’inscrire au registre consulaire si ce n’est pas déjà le cas. Il veille à ce que ses coordonnées soient parfaitement à jour auprès des services consulaires et participe aux réunions de sécurité de l’ambassade. S’il en est doté, il s’assure du bon fonctionnement de son téléphone satellite et de l’état de charge de sa batterie. Il s’informe sur l’organisation de l’éventuel dispositif de sécurité prévu par les autorités locales en cas de crise, repère les lieux d’évacuation et structures sanitaires (hôpitaux, centres de soins) de son îlot.
En temps de crise, une fois qu’il s’est assuré de sa propre sécurité et de celle de sa famille, le chef d’îlot essaie d’entrer en contact avec les ressortissants de son îlot et informe en permanence l’ambassade de la situation. Il se tient informé des dernières consignes de sécurité et les relaie à la communauté française. Il intervient en complément des opérations de secours menées par les autorités locales dont il doit respecter les consignes.
Si la situation le nécessite, l’ambassadeur ou le consulat, en lien avec le Centre de crise et de soutien (CDCS) du Ministère de l’Europe et des affaires étrangères (www.diplomatie.gouv.fr/fr/le-ministere-et-son-reseau/le-centre-de-crise-et-de-soutien) peut activer une cellule de crise pour « cerner au plus vite la situation et identifier les potentielles victimes françaises ou les Français en besoin d’assistance ». Le CDCS a été créé en 2008 pour permettre à la France de répondre à des situations de crise dans un contexte où de plus en plus de ressortissants français s’installent ou se déplacent à l’étranger. Le CDCS est en opération continue (actif 24h sur 24, 7 jours sur 7).
Elisabeth Kanouté, conseillère consulaire, Mali
Bruno Paing, président de Fdm-adfe Los Angeles
Photo : Ilôts de sécurité de la circonscription de Los Angeles (source : consulat général de France à Los Angeles)