Une histoire banale chez les expatriés. Départ et retour programmés et puis rien ne se passe comme prévu. Avec ma famille, j’ai quitté notre petit village de Provence pour un an et nous ne sommes plus revenus y vivre. Cela fait vingt-cinq ans que nous sommes installés dans la banlieue de Washington. C’est ce que disent les chiffres.
Cette nouvelle étape de notre vie a été celle de la continuité. Lorsque nous avons préparé notre installation ici, l’une de nos premières surprises fut d’apprendre qu’il existait un réseau «d’établissements français» à l’étranger, ainsi chacun de nos enfants allait pouvoir poursuivre sa scolarité et je n’aurais pas à interrompre ma carrière d’enseignante. Ce fut celle aussi de la découverte de nouveaux comportements, d’un nouveau mode de vie : les voisins qui frappent à la porte des nouveaux voisins pour se présenter et offrir un petit cadeau de bienvenue, constater l’absence de limites marquées des terrains qui entourent les maisons… Mais les temps changent, les maisons anciennes sont remplacées par des «mansions» empiétant sur les jardins et les clôtures se dressent bien hautes ! Nous avons dit à notre voisin qu’il n’avait pas installé une «neighbor friendly fence». Il a hoché la tête et il a souri !
Notre adaptation a été facilitée par le fait que nous savions que la durée de notre séjour était limitée, qu’il fallait pleinement profiter de tout et dans un esprit positif.
C’est dans le même esprit que nous avons vécu la prolongation de notre séjour d’une deuxième année. Quand il a été décidé de rester de façon permanente, chacun de nous avait pris ses marques et créé des liens. C’est à cette époque que j’ai rejoint la section de Français du monde-adfe comme adhérente. Sa présidente, Kersti Colombant, était une figure engagée au lycée Rochambeau où elle enseignait. La section organisait des événements variés. Les réunions d’information étaient très suivies. J’ai ensuite fait partie du Bureau que je n’ai plus quitté !
En 2014, la mise en place de la réforme de la représentation des Français de l’étranger permettait de faire à l’échelle de la circonscription ce que notre section faisait à un niveau plus restreint : information, accompagnement et aide. J’ai souhaité exercer ce mandat. Ce que j’apprécie le plus dans ma mission d’élue de proximité, c’est d’aller à la rencontre de nos compatriotes. C’est une occasion unique d’échanger. En cas de difficultés, je suis souvent considérée comme le dernier recours. Mais pour apporter des réponses aux problèmes qui nous sont présentés, il est indispensable de travailler en équipe. Sans le relais et l’intervention d’Annie Michel, Conseillère à l’AFE, que je sollicite régulièrement, je serais sans moyen pour répondre à certaines demandes.
Les prochaines élections s’avancent. Notre liste présentera des candidats aux profils variés, résidant dans différents états de la circonscription, menée par une femme et partageant les mêmes valeurs. Nous sommes fiers de participer à cette élection et de défendre une liste de gauche.
Monique Curioni
Extrait du magazine Français du monde n°200 : « Portraits de nos conseillers consulaires : un retour d’expérience sur leur mandat ».