Elisabeth, Aïssé, 2 prénoms pour évoquer une double culture, française par une mère grenobloise, et malienne par un père né à Toukoto, petit village de brousse à 300km de la capitale. Un premier départ pour le Mali dans la vague des mouvements d’indépendance des années 60. Une école primaire et secondaire et des évènements qui allaient influencer mes futurs choix de vie : professionnels avec la confrontation brutale avec toutes ces maladies de la pauvreté, la lèpre, l’onchocercose… ; politiques et associatifs, avec ma première rencontre avec Marie-Hélène Beye, professeure de français passionnée et passionnante, qui allait devenir, de 1989 à 2014, l’âme de la section Français du monde du Mali.
Mais ce sont des raisons familiales, en 1991, qui ont motivé mon retour au Mali après 15 ans de séjour parisien. Un diplôme d’infirmière spécialisée, une formation de cadre, un mariage, trois enfants pour retrouver nos 8000 compatriotes installés dans ce grand et chaleureux pays d’accueil : le Mali.
En 1992, je deviens l’infirmière du centre médico-social de l’ambassade de France. Je me retrouve plongée au cœur des préoccupations les plus importantes de nos compatriotes, leur santé, à un moment où les structures médicales privées étaient quasiment inexistantes. Un travail qui m’a amenée à m’impliquer dans la vie de nos compatriotes. Et c’est donc tout naturellement que j’ai intégré le bureau de Fdm-adfe Mali. Un engagement électif a suivi en 2009 sur la liste de Marie-Hélène Beye, puis en 2014 pour mon élection consulaire sur la liste « Français du monde : à gauche ».
En cette veille d’élection pour laquelle je me porte à nouveau candidate, il est important de rappeler que Fdm-adfe Mali s’est pleinement engagé dans de nombreux événements en 2019 : une conférence sur l’emploi réunissant plus de 150 jeunes à la recherche d’un travail ; la participation à une campagne de reboisement en partenariat avec le ministère de l’Environnement et du Développement durable ; le soutien régulier à l’AMALDEME (association malienne de lutte contre les Déficiences Mentales) et son école inclusive créée et dirigée par une compatriote ; des engagements caritatifs, culturels, humains et, surtout, une présence appuyée lors des conseils consulaires pour défendre nos compatriotes et être leur relais auprès de nos parlementaires.
Des grands défis attendent les futurs conseillers des Français de l’étranger, plus de responsabilités au sein des conseils consulaires, tout particulièrement au Mali, pays en guerre où l’information auprès de nos compatriotes déplacés ayant quitté les zones de conflits est importante : retrouver un travail, une école de qualité et de la confiance.
La conjoncture politique française nous interpelle, quant à elle, au vu du recul des droits sociaux, de la baisse des crédits de l’AEFE, de la complexité et de la dématérialisation des démarches administratives. Des qualités d’écoute, de patience et un engagement pour des valeurs de gauche, solidarité et justice sociale, permettront de relever les défis de ces six années à venir.
Elisabeth Kanouté
Extrait du magazine Français du monde n°200 : « Portraits de nos conseillers consulaires : un retour d’expérience sur leur mandat ».