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La mesure de fermeture des établissements scolaires en France ne s’applique par automatiquement aux établissements d’enseignement français à l’étranger. Les décisions de fermeture sont prises au cas par cas par les ambassadeurs, en lien avec l’AEFE (agence pour l’enseignement français à l’étranger), en application des mesures prises par les autorités locales de chaque pays, ou si un cas de coronavirus ou une suspicion concerne un élève ou un personnel d’un établissement.

Au 13 mars 2020, 238 établissements étaient fermés, d’autres devraient l’être dans les prochains jours. Tous les continents sont touchés.

Le Directeur de l’AEFE expose la situation et les mesures mises en place dans un courrier envoyé aux parlementaires et présidents d’APE :

AEFE : message d’Olivier Brochet / coronavirus dans le réseau des 522 établissements français à l’étranger

Mesdames les présidentes, Messieurs les présidents,
Mesdames et Messieurs les parlementaires,

Plusieurs d’entre vous ont interrogé l’AEFE pour savoir si la mesure de fermeture des établissements scolaires en France à partir de lundi, annoncée hier soir par le Président de la République, s’appliquait aux établissements d’enseignement français à l’étranger.

Je souhaite donc vous préciser que cette décision ne s’applique pas automatiquement aux 522 établissements d’enseignement français à l’étranger présents dans 139 pays car les décisions de fermeture éventuelle sont prises au cas par cas par les ambassadeurs, en lien avec l’AEFE, en application des mesures prises par les autorités locales de chaque pays, ou si un cas de coronavirus ou une suspicion concerne un élève ou un personnel d’un établissement et le justifie, suivant en cela les règles en vigueur depuis plusieurs jours sur le territoire national.

Néanmoins, à l’heure où je vous écris, 238 établissements sont désormais fermés, soit 47% des établissements. D’autres le seront sans aucun doute dans les prochains jours et tous les continents sont désormais touchés. Un tableau de suivi dressé quotidiennement est à votre disposition sur le site de l’AEFE.

Pour les établissements qui continuent de fonctionner, nous faisons appliquer toutes les règles de prudence sanitaire qui s’imposent et notamment une règle de mise en quatorzaine de tout élève ou personnel qui reviendrait d’une zone de circulation intense du virus. Depuis hier, l’ensemble du territoire français est concerné.

Je me permets de profiter de ce mail pour vous informer de l’action engagée par l’AEFE depuis le mois de janvier, à la demande de M. Jean-Yves Le Drian, Ministre de l’Europe et des Affaires étrangères. Ces mesures sont adaptées au changement du contexte et par nature évolutives. Une cellule de crise est en place depuis le 27 janvier pour procéder à l’analyse quotidienne de l’évolution de la situation et prendre les mesures qui s’imposent. A cette fin, nous sommes en liaison permanente avec le Centre de crise et de soutien, avec la Direction générale de la mondialisation du ministère et avec les ambassadeurs.

L’action de l’Agence s’est concentrée autour de deux priorités :

·         La sécurité et la santé de nos élèves, des personnels et des familles tout d’abord, avec également le souci que les établissements d’enseignement français ne soient pas des foyers d’introduction ou de développement du virus dans les pays où ils sont installés ;

·         La mise en place ensuite d’un dispositif de continuité pédagogique pour les élèves touchés par la fermeture de leur établissement.

Dans les établissements maintenus en activité, nous avons demandé aux équipes de renforcer les mesures préventives qui doivent être suivies par toutes et tous avec la plus grande rigueur. Nous leur avons demandé également, en cas d’absence de règles édictées par les autorités locales, d’appliquer une mise en quatorzaine pour les personnels ou les élèves venant de zones de circulation active du virus, suivant les règles édictées par le ministère de la santé. Depuis aujourd’hui, ces règles valent pour tout élève ou tout personnel revenant de France métropolitaine, sans distinction de région.

Nous avons également réduit progressivement la mobilité dans le réseau, d’abord en Asie et vers l’Asie puis progressivement dans d’autres régions. Aujourd’hui, toutes ces mobilités sont annulées : échanges et regroupements de jeunes, séminaires de formation des enseignants, missions d’inspection… Tous les événements majeurs qui devaient se tenir jusqu’en juin, auxquels nous sommes toutes et tous attachés et qui devaient prendre une dimension particulière dans le cadre de la célébration du 30e anniversaire de l’AEFE, ont été annulés : orchestre des lycées français du monde, ambassadeurs en herbe, jeux internationaux de la jeunesse. Seul le rassemblement des boursiers excellence major fin juin à Science Po est maintenu pour le moment.

S’agissant du dispositif ADN d’échange de nos jeunes lycéens entre établissements du réseau, tous les échanges qui ne sont pas encore réalisés sont suspendus. S’agissant des élèves qui sont déjà arrivés dans leur famille d’accueil, j’ai demandé aux proviseurs des lycées concernés de prendre contact avec les familles d’envoi et d’accueil pour vérifier si elles souhaitent poursuivre l’échange ou si elles souhaitent y mettre fin prématurément.

L’Agence s’est aussi attachée dès le 4 février à mettre en place un dispositif de continuité pédagogique pour pallier la fermeture physique des établissements. Avec le soutien du CNED et avec les équipes de direction et les enseignants des lycées fermés en Asie, nous avons construit les modules pédagogiques pour permettre, autant que faire se peut, à nos élèves de continuer de travailler. Ce dispositif fonctionne dans les lycées d’Asie fermés depuis huit semaines. L’expérience acquise nous a permis dès la semaine passée d’adresser à toutes les équipes de direction des 522 lycées un vademecum pour leur permettre de le mettre en place le plus rapidement possible si leur établissement venait à être fermé. Nous continuons de travailler en permanence à son amélioration et nous sommes à l’écoute de toutes les remarques et demandes qui sont faites par les représentants des parents et des personnels que nous tenons régulièrement informés de l’évolution des différentes situations et des mesures prises.

S’agissant des difficultés rencontrées par les familles, en particulier lorsque la fermeture de l’établissement est prolongée, les équipes pédagogiques des lycées font tout le possible pour accompagner les parents dans la mise en place de cet enseignement à distance qui ne remplacera jamais la salle de classe et le contact direct avec les enseignants.

Nous savons aussi que cette crise a un impact sur la situation économique des familles, qu’elles aient à faire face à des surcoûts liés à la garde des enfants, ou qu’elles soient touchées directement dans leurs revenus. Pour ce qui concerne les établissements en gestion directe de l’Agence, j’ai donné des consignes aux directeurs administratifs et financiers pour examiner avec attention et bienveillance les demandes qui seraient faites par des familles en difficulté. Nous devons cependant maintenir les droits de scolarité car les équipes travaillent et nous ne pouvons en aucune façon prendre le risque d’affaiblir les établissements qui devront être en mesure de reprendre rapidement et durablement leur activité aussitôt que possible. Il est également important que des mesures prises par l’Agence pour ses établissements n’aient pas un impact négatif sur les établissements conventionnés ou partenaires. Mais nous étudierons toutes les possibilités de report de paiement et d’échéanciers pour aider les familles. Les frais annexes comme les transports scolaires, la cantine ou les activités périscolaires seront quant à eux facturés au regard des seuls services effectivement réalisé. L’agence est en contact avec les représentants des parents d’élèves et avec les comités de gestion pour examiner les besoins des familles et des établissements conventionnés et partenaires.

Dans ce contexte bouleversé, nous continuons néanmoins de travailler au plan de développement de l’enseignement français à l’étranger. En veillant d’abord à préserver au maximum les établissements des effets de la crise. Mais aussi en veillant, avec le ministère de l’Europe et des affaires étrangères et avec le ministère de l’Éducation nationale et de la jeunesse, à limiter au maximum l’impact négatif de la situation actuelle sur les nouvelles homologations, alors que nous avons dû progressivement reporter la quasi- totalité des missions d’inspection. Un certain nombre de dossiers ayant pu être néanmoins instruits auparavant, la commission interministérielle d’homologation est maintenue à la date du 19 mai 2020. Une seconde, extraordinaire, est d’ores et déjà prévue début juillet 2020 s’il est possible de reprendre en mai-juin les missions d’inspection, avec une priorité qui sera donnée aux premières homologations ou extension d’homologation.

Au siège de l’Agence, un plan de continuité d’action (PCA) a été mis en place pour garantir que l’AEFE pourra poursuivre ses missions essentielles dans les prochaines semaines tout en garantissant la sécurité de ses agents qui pour une grande partie d’entre eux seront placé en télétravail dès lundi. L’Agence est également très attentive à la situation des personnels à l’étranger et la direction des Ressources Humaines de l’Agence a mis en place un suivi régulier personnalisé.

Je me tiens à votre disposition pour toute demande et vous remercie pour votre appui au réseau de l’enseignement français, aux 522 établissements et à leur communauté éducative.

Je vous prie d’agréer l’expression de mes salutations les plus distinguées.

Olivier BROCHET
Directeur

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