Le séminaire de concertation sur le plan de développement de l’enseignement français à l’étranger (EFE) s’est tenu lundi 20 mai 2019 à la Cité internationale universitaire de Paris.
Une réforme est annoncée depuis près d’un an, le Président de la République a fixé un objectif de doublement du nombre d’élèves dans le réseau de l’EFE d’ici à 2030, des rapports ont été rédigés, des consultations menées par le secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères (MEAE) enfin, un séminaire de concertation réunissant une centaine de participants a été organisé par le MEAE qui leur a proposé de travailler sous forme de quatre ateliers visant à proposer des axes de développement et des leviers pour :
- conduire l’expansion d’une offre éducative de qualité – atelier animé par Olivier Brochet, directeur de l’AEFE (Agence pour l’enseignement français à l’étranger) et Anne Gennetet, députée ;
- consolider le rôle de l’AEFE – atelier animé par Maryse Bossière, Inspectrice générale des Affaires étrangères et Richard Yung, sénateur ;
- valoriser le modèle de l’EFE en renforçant l’attractivité de l’offre pédagogique – atelier animé par Christine Szymankiewicz, MEN (ministère de l’Education nationale) et Jean Christophe Deberre, directeur de la MLF (Mission laïque française) ;
- adapter le développement aux enjeux locaux et aux besoins des familles – atelier animé par Samantha Cazebonne, députée, et Yves Saint-Geours, CIEP (Centre international d’études pédagogiques).
En ouverture, Jean Baptiste Lemoyne, secrétaire d’Etat (MEAE) souligne la nécessité de consolider le budget de l’opérateur public AEFE et le besoin d’une marge supplémentaire pour développer l’EFE. Ces deux points sont en discussion en vue de la préparation de la prochaine loi de finances. Il se dit conscient qu’un mécanisme de garantie immobilière (ANEFE – association nationale des écoles françaises à l’étranger – ou équivalent) s’avère indispensable.
Les rapporteurs des quatre ateliers exposent leurs conclusions et propositions (limitées à quatre) sous la houlette de Laurent Bili, Directeur général de la mondialisation, de la culture, de l’enseignement et du développement international du MEAE.
Sophie Renaud, COCAC (conseiller de coopération et d’action culturelle) adjointe en Tunisie, décrit les leviers qui, selon l’atelier 1, permettraient de conduire l’expansion d’une offre éducative de qualité :
- conduire une réflexion stratégique sur les modèles d’établissement à développer pour favoriser les complémentarités au sein du réseau ;
- identifier des partenaires, institutionnels ou privés, français ou étranger, susceptibles d’être intéressés par le développement de projets éducatifs à l’étranger ;
- garantir la présence d’une ressource humaine qualifiée au sein du réseau ;
- accompagner le développement immobilier des établissements, en préservant leur capacité à le financer.
Lorène Lemor, COCAC adjointe au Royaume-Uni, présente l’atelier 2 chargé de réfléchir aux moyens de consolider le rôle de l’AEFE en tant qu’appui au développement du réseau :
- augmenter le nombre de personnels titulaires à disposition du réseau, et restaurer l’équilibre financier de l’AEFE par un rebasage de sa subvention ;
- clarifier les relations financières entre l’AEFE et les établissements ;
- mettre en place un dispositif de formation initiale pour les recrutés locaux (une option de master MEEF) permettant de former 500 personnels par an pendant dix ans ;
- inscrire les établissements labellisés et « bi-bacs » dans le dispositif d’animation du réseau : formations communes, échanges d’élèves et d’enseignants, projets pédagogiques communs.
Les travaux de l’atelier 3 portaient sur la valorisation du modèle de l’EFE en renforçant l’attractivité de l’offre pédagogique, ils étaient présentés par Guylène Esnault, Inspectrice d’Académie, COCAC adjointe en Espagne, qui dégageait les pistes suivantes :
- définir clairement et communiquer sur les spécificités et les forces de l’enseignement français à l’étranger sous toutes ses formes ;
- renforcer globalement les liens entre le MEN et le MEAE, et avec les académies ;
- identifier et valider les principes incontournables du système scolaire français, afin de déterminer, dans la feuille de route, les modalités de déclinaison de la politique d’État à l’étranger, avec un valorisation objective de ses atouts dans une différenciation territoriale adaptée.
Le rapport du dernier atelier, présenté par Michel Houdu, Inspecteur d’Académie, COCAC adjoint au Maroc, proposait, pour adapter le développement aux enjeux locaux et aux besoins des familles :
- d’assurer un développement du réseau sous une approche plus stratégique, et développer une prospective sur le développement de l’AEFE au niveau local et régional ;
- d’actualiser la procédure d’homologation, clé de l’universalité du réseau, garante de la qualité, qui doit aussi pouvoir tenir compte des contraintes et besoins locaux ;
- de mieux reconnaître le rôle de la communauté éducative dans la gouvernance de l’AEFE et renforcer la participation des familles ;
- de développer l’enseignement du ou en français au-delà du réseau homologué, pour répondre aux attentes des familles hors réseau et toucher de nouveaux publics.
Des propositions ont été faites qui toutes soulignaient le caractère indispensable d’une augmentation des moyens humains et financiers. Pas d’élèves supplémentaires sans professeurs, pas d’écoles sans murs.
Il ne reste plus qu’à attendre les annonces du gouvernement qui devraient être connues avant l’été.