La 22ème conférence de l’ONU sur le climat (COP22) s’est achevée vendredi 18 novembre à Marrakech. Cette étape marocaine, qui devait célébrer l’entrée en vigueur de l’accord de Paris conclu en décembre 2015, s’est en fait ouverte par l’annonce de Donald Trump de ne pas se soumettre aux Accords de Paris signés par son prédécesseur.
Néanmoins, tous les pays signataires ont envoyé aux orties les annonces du « Président-élu », en réaffirmant leur volonté et leurs engagements. En particulier la Chine, premier pollueur mondial, a affiché sa ferme intention de respecter les promesses de son agenda et de se porter en moteur de la lutte contre le réchauffement climatique. (lire. Express Business, 14 nov 2016, La Chine et l’Inde lancent un avertissement à Trump)
Les membres de l’ALENA (Mexique – USA – Canada) ont annoncé une ambition intermédiaire de réduction de 80 % de leurs émissions de gaz à effet de serre pour 2050, emmené une délégation d’entreprises, d’associations, et d’acteurs politiques.
Cette deuxième COP marocaine, après celle de 2001, a permis à certaines coalitions régionales de se faire entendre. Vendredi 18 novembre, 48 pays membres du « Climate Vulnerable Forum », représentant plus d’un milliard de personnes, se sont engagés à relever leurs objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre « avant 2020 » et à produire 100 % d’énergies renouvelables « aussi tôt que possible ».
Par ailleurs, la Cop 22 a aussi vu une mobilisation accrue des acteurs non étatiques, des organisations de la société civile, en particulier africaine mais aussi des villes et des collectivités décentralisées ou des femmes avec l’initiative « femmes pour le climat ».
L’Europe fait désormais figure de mauvais élève. En effet l’Allemagne a prévenu lors de la conférence qu’elle ne respectera pas ses engagements, tandis que la commission européenne préparait l’annonce de son Winter Package pour revoir à la baisse ses ambitions.
La thématique des énergies renouvelables a par ailleurs été abordée à travers l’Initiative africaine pour les énergies renouvelables pour laquelle un accord de 6 millions d’euros de dons de l’Etat français a été conclu.
Reste que la question plus globale du financement – les 100 milliards de dollars par an promis d’ici à 2020 par les pays du Nord pour permettre aux pays du Sud de s’adapter au changement climatique – n’a pas connu d’avancée notable.
Les 197 délégations ont cependant pu discuter et valider le principe d’une finalisation du calendrier de mise en œuvre de l’accord de Paris, en novembre 2018, lors de la COP24 attribuée à la Pologne.
Stéphane Mukkaden, Adrien Sthoer et Kalliopi Ango Ela