En quoi consiste votre mandat au Parlement européen ? Sur quels sujets travaillez-vous plus particulièrement ?
En tant que députée européenne, je représente l’ensemble des citoyens de l’Union européenne et plus particulièrement les Franciliens et les Français de l’étranger.
Membre de la Commission des transports et du tourisme (TRAN) et de la Commission des libertés civiles, de la justice et des affaires intérieures (LIBE), je suis amenée à rédiger des amendements et des rapports, votés d’abord en commission puis en session plénière à Strasbourg. Par ailleurs, une partie de mon travail consiste (suppression) à faire le lien avec les habitants de ma circonscription d’élection et avec les acteurs qui travaillent sur mes sujets de spécialisation.
Au sein de la commission TRAN je travaille à la mise en place d’une politique des transports respectueuse des travailleurs et de l’environnement. Je travaille plus particulièrement sur la lutte contre le dumping social en Europe, l’harmonisation des règles européennes en matière ferroviaire, le développement et la mobilité durable.
Suite au scandale de l’affaire Volkswagen, j’ai été nommée Rapporteure pour mon groupe au sein de la commission d’enquête sur les mesures des émissions polluantes des véhicules routiers (EMIS). Nous avons pour mission d’enquêter et d’établir les responsabilités des fraudes aux émissions polluantes. Nous devons également faire des préconisations d’amélioration de la législation européenne et de sa mise en œuvre.
Enfin, membre de la commission LIBE, je m’engage dans la promotion d’une Europe plus solidaire, ouverte et protectrice. Le rôle de l’action extérieure de l’Union européenne dans le cadre de la crise de l’accueil des réfugiés, la lutte contre les violences faites aux femmes, la lutte contre le terrorisme ou encore contre la traite des êtres humains sont autant de sujets sur lesquels je travaille quotidiennement.
L’Union Européenne fait aujourd’hui l’objet de beaucoup de critiques, quelles sont à vos yeux les limites du modèle européen actuel ?
Le monde dans lequel nous vivons est complexe : menace terroriste, réchauffement climatique, système financier international pas assez réglementé ni transparent, Brexit, montée des populismes… Face à ces enjeux, l’Union européenne est souvent désignée comme le bouc-émissaire. Pourtant, ce sont les États qui ont le dernier mot. Prenons l’exemple de la crise de l’accueil des réfugiés. Le Parlement européen et la Commission européenne se sont exprimés très fortement en faveur d’un accueil juste et équitable entre les États de l’UE dès 2014. Pourtant, ce sont les États qui ont refusé cet accueil. Notre défi, en tant qu’élus des citoyens européens, est bien de retisser du lien entre le peuple et les institutions européennes en rendant ces dernières plus efficaces et plus démocratiques.
Au niveau institutionnel, l’UE reste un projet inachevé et je milite pour approfondir et rendre plus lisible les politiques européennes, afin qu’elles soient plus intégrées, plus solidaires. Non, l’Union européenne n’est pas uniquement un espace protecteur des quatre libertés, mais elle doit aussi défendre fortement les droits protecteurs pour les citoyens.
Pour quelle Europe vous engagez-vous ?
Avec mes collègues socialistes et démocrates, je m’engage pour une Europe où les droits sociaux et humains, les règles fiscales, les normes environnementales doivent être harmonisés. A contrario du projet libéral ou populiste, je défends la voie progressiste, sociale, qui crée des emplois et ne met pas en concurrence les travailleurs entre eux, une Europe des valeurs, qui protège les individus. Je milite ainsi pour la mise en place d’un Pacte européen des droits fondamentaux. Une Europe inclusive et démocratique, qui a plus que jamais besoin de l’engagement de ses citoyens pour renouer avec ses peuples. Ma priorité est de défendre une grande Europe fédérale, l’Europe de demain, forte dans ses prises de décisions.