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« Les immigrés coûtent trop cher », « ils touchent plus que quelqu’un au RSA », « la France accueille tout le monde » : les clichés sont nombreux et très souvent infondés. Démonstration

Cliché n° 1 : « La France est l’un des premiers pays d’accueil des demandeurs d’asile »

Au sein de l’Union européenne, le pays recevant le plus grand nombre de demandes d’asile est, de loin, l’Allemagne, où 202 645 demandes ont été déposées en 2014 (soit 32% de l’ensemble des demandes). La Suède a également reçu un grand nombre de demandes d’asile (81 180), tout comme l’Italie (64 625) et la France (62 735).

Des quatre pays d’Europe ayant reçu le plus grand nombre de demandes d’asile en 2014, la France est celui y ayant accédé le moins avec 30,1% de réponses positives sur la totalité des demandes traitées. En comparaison, pour la même année l’Allemagne a rendu 48,9% de réponses positives, l’Italie 58,6% et la Suède 82,7%.

« La France est donc loin de ployer sous le poids des demandes et des réfugiés, comme on l’entend trop souvent. Cessons de nous fantasmer en forteresse assiégée ; cela ne correspond tout simplement pas à la réalité« , a déclaré Bernard Cazeneuve lors de la présentation du projet de loi portant réforme de l’asile à l’Assemblée nationale.

Cliché n°2 : « Les immigrés n’ont aucune qualification »

Là encore, l’idée reçue selon laquelle les migrants seraient des travailleurs non qualifiés, donc potentiellement peu susceptibles d’apporter de la « richesse » à leur pays d’accueil, est mise à mal par les statistiques de l’Insee. En effet, si 25% des immigrés entrés en France en 2012 étaient sans diplôme, 63 % étaient au moins titulaires d’un diplôme de niveau baccalauréat ou équivalent, dont 39% disposaient d’un diplôme supérieur.

Cliché n°3 : « Les migrants viennent en France pour toucher les aides sociales »

« C’est un fantasme absolu car, la plupart du temps, les immigrés ne sont pas au courant des aides dont ils peuvent bénéficier en France », affirme François Gemenne chercheur et spécialiste des flux migratoires. Il y a ainsi un  taux de non-recours important aux prestations sociales. Par ailleurs, pour avoir le droit à certaines aides sociales, il faut un statut d’immigrant régulier et le RSA, par exemple, n’est accordé qu’au bout de cinq années de résidence en France.

Pour le cas des demandeurs d’asile, ils perçoivent d’abord une Allocation temporaire d’attente (ATA), le temps de s’installer. Le montant s’élève à 11,45 euros par jour, soit 343,50 € pour un mois de 30 jours, quelle que soit la charge familiale. Quand le demandeur d’asile bénéficie d’une place dans un centre d’accueil, l’allocation temporaire d’attente est remplacée par l’Allocation mensuelle de subsistance (AMS). Cette aide financière est directement versée par le centre dans lequel la personne réside. Son montant est compris entre 91€ et 718 € par mois, et dépend du nombre de personnes qui composent la famille et des prestations fournies par le centre d’accueil (si les repas sont compris ou non par exemple).

Cliché n°4 : « Les immigrés viennent des pays musulmans »

En fait, près d’un immigré sur deux entré en France en 2012 était né dans un pays européen, tandis que trois sur dix seulement étaient nés dans un pays africain. L’immigration d’origine européenne est majoritairement portugaise, britannique, espagnole, italienne ou allemande. Ces cinq pays représentent 57 % des entrées d’immigrés nés en Europe et un quart de l’ensemble des entrées en 2012 (1).

Cliché n°5 « Ils viennent chez nous au lieu d’aller dans les pays voisins »

Sur les 4,3 millions de Syriens qui ont fui leur pays depuis 2011, seuls 270.000, soit à peine plus de 6 %, ont rejoint l’Europe. Les 94 % restants se sont réfugiés en Turquie (1,8 million de personnes), au Liban (1,2 million), en Jordanie (630.000), en Egypte (130.000), en Afrique du Nord (24.000 et même en Irak (250.000). En revanche, ils ne vont pas dans les riches pays du Golfe, qui leur ferment leurs portes, par crainte de les voir importer chez eux leurs envies de libertés, de droits et de justice sociale.

Source : Eurostat et Insee

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