Le MERS-coronavirus (MERS-CoV), qui sévissait jusqu’ici essentiellement au Moyen-Orient, touche à présent la Corée du Sud et la Thaïlande. C’est l’épidémie la plus importante hors d’Arabie saoudite, où la grande majorité des cas ont été recensés. Proche de celui du syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS), cette contagion, apparue en République de Corée, a conduit l’OMS à convoquer son Comité d’urgence le 17 juin dernier afin de faire le point sur la situation. L’Organisation mondiale de la santé a estimé que l’épidémie du MERS-coronavirus qui sévit actuellement en Corée du Sud était « un signal d’alarme pour tous les pays ». Elle a aussi cité le « manque de connaissances » des personnels de santé et du grand public sur le coronavirus.
Qu’est-ce-que le syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS)?
Le syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS) est une maladie respiratoire virale due à un nouveau coronavirus (MERS-CoV) détecté pour la première fois en 2012 en Arabie saoudite. Les coronavirus constituent une vaste famille de virus pouvant provoquer des maladies diverses, allant du rhume banal au syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS).
Où le syndrome respiratoire du Moyen-Orient se rencontre-t-il?
Les pays suivants ont signalé des cas de MERS : Arabie saoudite, Émirats arabes unis, Jordanie, Koweït, Oman, Qatar, et Yémen (Moyen-Orient) ; Allemagne, France, Grèce, Italie et Royaume-Uni (Europe) ; Égypte et Tunisie (Afrique) ; Chine, Malaisie, Philippines, République de Corée et maintenant aussi en Thaïlande (Asie) ; et États-Unis d’Amérique (Amériques).
Les informations les plus récentes peuvent être consultées sur la page de l’OMS consacrée aux flambées épidémiques:
Quels sont les symptômes du MERS?
Les signes typiques comprennent la fièvre, la toux et un essoufflement. Il existe fréquemment une pneumonie mais elle n’est pas systématique. Des symptômes gastro-intestinaux, notamment une diarrhée, sont également possibles. Certaines personnes infectées ne présentent pas de symptômes ou ne développent que des signes modérés. D’autres ont une atteinte sévère avec des signes aigus allant jusqu’à la détresse respiratoire, qui conduisent au décès malgré la réanimation. Un peu plus de 37 % des cas confirmés ont abouti au décès.
Il est recommandé de consulter son médecin en cas de symptômes d’infection respiratoire de modérée à sévère apparus dans les dix jours suivant un voyage dans la péninsule Arabique ou les pays voisins ou après des contacts étroits avec une personne infectée par le MERS-CoV.
Le virus provoque des formes plus graves chez les sujets immunodéprimés, les personnes âgées et les personnes atteintes d’une maladie chronique, telle que diabète, cancer ou maladie pulmonaire chronique.
Contamination
On ne sait pas encore exactement comment l’homme est infecté par le MERS-CoV. On pense qu’au Moyen-Orient l’homme peut contracter l’infection par contact direct ou indirect avec des chameaux infectés. Dans certains cas, le virus semble se transmettre d’une personne infectée à une autre moyennant un contact étroit sans protection. Tout au long de cette épidémie, la majorité des cas résulte d’une transmission interhumaine dans les établissements de soins. Chez certaines personnes, l’infection ne se traduit par aucun symptôme.
Par mesure de précaution, toute personne visitant une ferme, un marché, une étable ou un autre endroit où se trouvent des animaux doit prendre des mesures d’hygiène générale, notamment se laver régulièrement les mains avant et après avoir touché les animaux, et éviter tout contact avec des animaux malades.
La consommation de produits d’origine animale crus ou mal cuits, y compris le lait et la viande, entraîne un risque élevé d’infection par divers organismes potentiellement pathogènes pour l’homme.
En attendant que davantage d’informations soient disponibles, les personnes atteintes de diabète, d’insuffisance rénale, de pneumopathie chronique ou d’immunodéficience sont considérées comme particulièrement vulnérables aux formes graves de la maladie en cas d’infection par le MERS-CoV. Il est recommandé à ces personnes d’éviter tout contact avec les chameaux, de ne pas boire de lait cru ou d’urine de chameau et de ne pas consommer de viande mal cuite.
Traitement
Aucun vaccin ou traitement spécifique n’est disponible actuellement. La prise en charge consiste en des soins de supports et une réanimation en milieu spécialisé.
L’OMS ne préconise aucune restriction des voyages et du commerce, ni la mise en place de procédures de dépistage à l’entrée des pays.
Stéphane Mukkaden
Français du monde-adfe Norvège
Membre du CA Français du monde-adfe
Sources: Le Monde/OMS