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Ce mercredi 27 mai, François Hollande fait entrer au Panthéon quatre grandes figures de la Résistance: Pierre Brossolette, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Germaine Tillion et Jean Zay.  Deux femmes et deux hommes, de sensibilités politiques et religieuses différentes, incarnant l’engagement pour la défense des valeurs de la France.

Pierre_BrossolettePierre Brossolette (1903-1944)
Homme politique et journaliste, Pierre Brossolette dénonce très tôt, dès 1934, le « péril hitlérien » » et, en 1938, les Accords de Munich qu’il considère comme une reculade face à Adolf Hitler. L’expression de cette opposition lui vaut d’ailleurs de perdre sa place de journaliste à la radio publique.

Il combat sous l’uniforme français au début de la guerre, puis entre en résistance au sein du réseau du Musée de l’Homme.

Il conduit ensuite diverses missions pour la France libre du général de Gaulle et devient un des grands orateurs de la Résistance sur la BBC. Arrêté et torturé en 1944, il se défenestre pour ne pas avoir à parler à ses tortionnaires.

Genevieve_de_Gaulle_AnthoniozGeneviève de Gaulle Anthonioz (1920-2002)
Nièce du général de Gaulle, Geneviève de Gaulle Anthonioz voyage beaucoup dans son enfance car son père est diplomate. Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle s’engage tôt dans la résistance civile et tente de rallier les résistants à la France libre. Déportée au camp de Ravensbrück, son nom lui vaut d’être mise au secret pour servir de monnaie d’échange avec des prisonniers allemands.

Après la guerre, elle découvre la misère du bidonville de Noisy-le-Grand. Elle décide alors de s’engager à temps plein auprès des plus démunis, à Aide contre toute détresse (ATD) Quart Monde, qu’elle préside à partir de 1964.

Nommé au Conseil économique et social en 1988, elle lutte pendant dix ans pour obtenir une loi de cohésion sociale. Le combat est gagné en 1998 avec la loi d’orientation sur la lutte contre la pauvreté et les exclusions qui réaffirme l’égale dignité de tous, y compris les plus pauvres.

Germaine_TillionGermaine Tillion (1907-2008)
Ethnologue, Germaine Tillion part dans sa jeunesse conduire des missions d’exploration dans les montagnes de l’Aurès en Algérie. Elle est une des pionnières de l’étude des sociétés berbères.

De retour en France pendant la Seconde Guerre mondiale, elle s’engage en résistance au sein du réseau du Musée de l’Homme. Dénoncée, elle est arrêtée puis déportée à Ravensbrück. Au camp, elle s’attache à analyser le fonctionnement économique du système concentrationnaire pour mieux y résister. Elle écrit également une opérette pendant sa déportation pour lutter par l’humour face aux nazis.

Après la guerre, elle s’engage pour le développement et la paix en Algérie. Elle lutte également contre les systèmes concentrationnaires dans le monde.

Jean_ZayJean Zay (1904-1944)
Jean Zay est parvenu très jeune à se hisser vers « une des cimes du pouvoir », le ministère de l’Éducation nationale et des Beaux-Arts lors du Front populaire, en 1936. Il réorganise le secteur éducatif et culturel pour le rendre plus efficace et lance plusieurs projets comme la création du Festival de Cannes, celle du CNRS et de l’ENA. Ces projets, pour certains interrompus par la guerre, furent repris après sa mort.

Pendant la guerre, Jean Zay démissionne de son ministère et s’engage comme député combattant. Très tôt arrêté, Jean Zay résiste depuis sa prison en travaillant chaque jour à des projets pour la France d’après-guerre. Il en transmet certains de façon clandestine à des organisations de résistance. Prétextant un transfert vers une autre prison, la milice l’assassine pendant le trajet.

Sources
Biographies issues de l’exposition « Quatre vies en résistance », jusqu’au 10 janvier 2016 au Panthéon

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