C’est en Afrique subsaharienne que se trouve le cœur de l’épidémie de sida aujourd’hui et où se produisent chaque année 70% des nouvelles contaminations. Dans cette région, 57% des personnes séropositives sont des femmes, et dans certaines zones, chez les 15-24 ans, les jeunes femmes sont trois à quatre fois plus touchées que les garçons. Pour tenter de contrer cette contamination féminine, l’Association Camerounaise pour le Marketing Social (ACMS) a lancé un projet pour faire connaître le préservatif féminin, en collaboration avec les acteurs institutionnels locaux et soutenue par des ONG dont Equilibre et Population et l’UAFC (Projet d’Accès Universel au Préservatif Féminin). Peu connu en France, le préservatif féminin permet aux femmes de maîtriser le risque de contamination et de planifier leurs grossesses.
Au Cameroun, il est d’abord présenté comme un outil d’épanouissement au sein du couple, pour dépasser les a priori, notamment machistes, et un moyen pour la femme de mieux vivre sa sexualité, car il lui permet de la maîtriser sans dépendre totalement de son partenaire. Pour faciliter la distribution du préservatif, l’association utilise des canaux de distribution pour le moins originaux : dans les salons de coiffure, où les femmes camerounaises passent deux à trois heures par semaine, les employées suivent une formation spécifique et initient ensuite les clientes au préservatif féminin.
Et les résultats sont là : 2 250 paires éducateurs-éducatrices formées pour la promotion du préservatif féminin via un réseau de 350 salons de coiffures et 4 500 points de vente. En 2013, les ventes ont décollé, plus d’un million de préservatifs ont été vendus et les retours du terrain sont plus que positifs. Pour continuer son action, l’association camerounaise attend un réel investissement public dans le préservatif féminin aujourd’hui encore trop cher par rapport au préservatif masculin.
La faute aux nombreux tabous qui l’entourent : « tue-l’amour », peu esthétique, difficile à utiliser. Des tabous qui doivent tomber pour permettre la diffusion massive de ce moyen de contraception essentiel pour donner aux femmes les moyens de maîtriser leur sexualité, un droit fondamental trop souvent ignoré.
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Pour aller plus loin :
www.equipop.org
