Le 8 août dernier, l’OMS décrétait que la flambée de maladie à virus Ebola en Afrique de l’Ouest représentait une « urgence de santé publique de portée internationale » et un risque pour la santé publique dans d’autres États. C’est seulement la troisième fois que l’OMS déclare ce type d’urgence. Les conséquences possibles d’une poursuite de la propagation internationale sont particulièrement graves compte tenu de la virulence de ce virus. L’inquiétude grandit…
La flambée actuelle d’Ebola a démarré en Guinée en décembre 2013. La transmission s’étend désormais à la Guinée, au Libéria, au Nigéria et à la Sierra Leone.Les derniers chiffres de l’OMS (au 27 août 2014) dénombre 2 615 cas et 1427 décès. Cette épidémie touche également les agents santé présents sur place et un premier Européen, un missionnaire espagnol rapatrié du Liberia, est décédé du virus peu de temps après son arrivée en Espagne.
La maladie à virus Ebola (autrefois appelée aussi fièvre hémorragique à virus Ebola) est une maladie grave, souvent mortelle, le taux de létalité pouvant atteindre 90%. C’est l’une des maladies les plus virulentes au monde.
Transmission
Le virus se transmet à l’homme à partir des animaux sauvages et se propage ensuite dans les populations par transmission interhumaine, c.-à d par contact direct avec du sang, des liquides organiques ou des tissus de personnes ou d’animaux infectés. On pense que des chauves-souris frugivores, de la famille des ptéropidés, sont les hôtes naturels du virus Ebola.
Symptômes
La maladie à virus Ebola est une virose aiguë sévère se caractérisant par une apparition brutale de la fièvre, une faiblesse intense, des myalgies, des céphalées et une irritation de la gorge. Ces symptômes sont suivis de vomissements, de diarrhée, d’une éruption cutanée, d’une insuffisance rénale et hépatique et, dans certains cas, d’hémorragies internes et externes. Les analyses de laboratoire révèlent une baisse de la numération leucocytaire et plaquettaire, ainsi qu’une élévation des enzymes hépatiques.
Les sujets atteints restent contagieux tant que le virus est présent dans leur sang et leurs sécrétions.
Prévention et traitement
Il n’existe pas de vaccin homologué contre la maladie à virus Ebola. Plusieurs vaccins en sont au stade des essais, mais aucun n’est disponible pour un usage clinique.
Les cas graves doivent être placés en unité de soins intensifs. Les patients sont souvent déshydratés et ont besoin d’une réhydratation par voie orale au moyen de solutions d’électrolytes ou par voie intraveineuse.
Il n’existe pas de traitement spécifique. De nouveaux traitements médicamenteux sont en cours d’évaluation.
Un comité d’experts réuni par l’Organisation mondiale de la santé a, pour la première fois, approuvé l’emploi de traitements non homologués, en premier lieu dans les pays d’Afrique de l’Ouest touchés.
Avant même l’annonce de l’approbation de l’OMS, les Etats-Unis avaient promis l’envoi au Liberia, l’un des pays les plus touchés par l’épidémie, d’un sérum expérimental, disponible en très faibles quantités, pour traiter les médecins libériens actuellement infectés. Ce sérum, dit « ZMapp », a été utilisé avec de premiers résultats positifs sur deux soignants de nationalité américaine rapatriés aux États-Unis.
En l’absence de traitement efficace et de vaccin pour l’homme, la sensibilisation aux facteurs de risque et la connaissance des mesures de protection à prendre à titre individuel sont le seul moyen de réduire l’infection et la mortalité chez l’être humain :
- Réduction du risque de transmission entre les animaux sauvages et l’homme par contact avec des chauves-souris ou des singes/primates infectés et par la consommation de leur viande crue. Il faut manipuler les animaux avec des gants et porter des vêtements protecteurs adaptés. Les produits (sang et viande) doivent être cuits soigneusement avant d’être consommés.
- Réduction du risque de transmission interhumaine dans la communauté provenant de contacts directs ou rapprochés avec des sujets infectés, notamment avec leurs liquides biologiques. Il faut éviter tout contact rapproché avec des patients infectés par le virus Ébola. Il faut porter des gants et un équipement de protection individuel adapté lorsqu’on soigne des patients à domicile. Il est indispensable de se laver régulièrement les mains après avoir rendu visite à des parents malades à l’hôpital ou après les avoir soignés à domicile.
- Les communautés touchées par le virus Ebola doivent informer la population de la nature de la maladie et des mesures prises pour endiguer la flambée, y compris lors des rites funéraires. Les personnes mortes de cette infection doivent être enterrées rapidement et sans prendre de risque.
Pour aller plus loin:
Le site de l’Organisation Mondiale de la Santé