Dans notre société, les travaux discrets ne font pas la une des médias ! Même si le travail est sérieux… De plus, il semble que pour certains, dire que le gouvernement respecte des engagements serait à l’encontre de leur positionnement ! Vous me direz que ceux qui sont d’un point de vue opposé à cette posture ne l’ont pas évoqué non plus : match nul chez les médias…
Les assises du développement et de la solidarité internationale
Il faut bien reconnaître que, dans un passé récent, des critiques ont émergé sur la manière dont la France conduit sa politique de développement et de la solidarité internationale : les rapports de la Cour des comptes sont sévères ! Pour ce qui concerne Solidarité Laïque, le premier observatoire de la coopération éducative analysant la période 2008 – 2011 a été lu avec intérêt par les parlementaires – qui ont interpellé le gouvernement et en particulier le ministre du développement, Pascal Canfin.
Ce dernier a mis en œuvre un engagement du Président de la République et organise la concertation : les assises du développement réunissent, du mois de novembre 2012 au mois de mars 2013, l’ensemble des acteurs du « Nord et du Sud » – Etats, ONG, syndicats, entreprises, fondations, collectivités territoriales, parlementaires, organismes de recherche, services de l’Etat dans un dialogue d’une ampleur inédite depuis 1997.
Une loi fondatrice de la politique française
Les contributions furent nombreuses sur l’agenda post 2015 des Objectifs du Millénaire pour le Développement, la mesure de l’aide et la cohérence des politiques. Le Président de la République a pris deux engagements : une loi d’orientation et programmation sur le sujet, et la création d’un Comité national du développement et de la solidarité internationale (CNDSI), représentatif de la société civile, actrice en la matière.
Où en est-on ?
Les discussions entre le gouvernement et les acteurs concernés sur le projet de loi ont permis d’intégrer les priorités des ONG : la lutte contre la pauvreté, contre les inégalités, contre le changement climatique, la promotion de la paix, des droits humains – dont l’éducation – et de l’égalité femmes-hommes. Le projet de loi consacre pour la première fois l’approche par les droits, la participation des personnes en situation de pauvreté et le soutien aux agricultures familiales. Il a été adopté en première lecture à l’Assemblée nationale le 10 février 2014.
Les sénateurs devraient examiner le texte en mai prochain.
Verre à moitié plein ? A moitié vide ?
Soyons francs : la loi d’orientation sera un socle solide de références à partir duquel pourra se construire le financement (la programmation), dans un second temps. Le Conseil d’administration de Solidarité Laïque est satisfait de ce premier pas, mais sera vigilant sur les financements, comme l’ensemble des ONG. L’engagement de la France de porter son aide publique au développement à 0,7% du revenu national brut a été mis de côté depuis des années. Maintes fois affirmé et réaffirmé, cet objectif budgétaire recule chaque année un peu plus. Ce volume d’aide, déjà bien en deçà de l’engagement international pris par la France, est largement gonflé par un jeu d’écriture comptable et financière.
Et l’éducation ?
Bien évidemment, Solidarité Laïque a porté les amendements sur le sujet de l’éducation, en coordination avec les autres ONG, avec une orientation constante : l’éducation est un droit fondamental.
Les parlementaires ont intégré les propositions de Solidarité Laïque.
Avec la plate-forme EDUCASOL, Solidarité Laïque a également porté le message de l’importance de l’éducation au développement, porteuse de cohésion et de compréhension entre les peuples.
C’est une satisfaction pour nous et, en l’occurrence, ce n’est pas la seule. Carole Coupez, secrétaire générale de la plate-forme Educasol, vient d’être nommée le 12 mars dernier, membre du CNDSI. Elle est professeur d’histoire, détachée par le ministère de l’Education nationale à Solidarité Laïque depuis 8 ans.
Dominique THYS
Président