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Pour la deuxième année, près de 700 enseignants des académies de Bordeaux, Toulouse et Montpellier vont corriger les examens de BTS via une interface logicielle. Des critiques fusent, mais restent anonymes. Explications.

 

« Forts de notre expérience avec l’Agence pour l’enseignement français à l’étranger, nous avons voulu essayer, conjointement avec Bordeaux et Toulouse, la correction numérique de copies d’examen. Nous testons le dispositif depuis 2013 pour les examens de BTS tertiaires », explique Laurent Thieffaine, directeur de cabinet d’Armande Le Pellec Muller, rectrice de l’académie de Montpellier.

Concrètement, les rectorats concernés utilisent une solution logicielle dénommée Viatique. Développé par la société Neoptec, basée à Montpellier, ce système numérique supplante une bonne partie d’un processus de correction de copies d’un examen. Ainsi, un scanner professionnel associé à un progiciel permet de numériser les copies récupérées depuis les lycées, de les archiver et de procéder automatiquement à leur anonymisation. Puis le brassage des copies et leur redistribution par lots sont assurés instantanément. Le transfert des données est sécurisé, souligne-t-on du côté de Neoptec.

 

Contestation par un groupe d’enseignants… anonymes

Quant à la correction proprement dite des copies, elle se fait via le Web. Ce qui a fait jaillir des critiques dès le lancement de l’expérimentation.

Un collectif d’enseignants s’est même formé en créant « l’ Observatoire de la dématérialisation ». Ses membres, qui tiennent à conserver l’anonymat, ont mené une enquête auprès de correcteurs.

Les résultats indiqueraient que l’utilisation du système conduit à de « graves problèmes de santé » : fatigue oculaire et cervicale, maux de têtes, nausées… Des critiques balayées par Jean-Pierre Moussette, le dirigeant-fondateur de Neoptec, ancien enseignant en IUT. « Ce sont des extrémistes réactionnaires ! », résume-t-il.

« Il ne s’agit pas de diaboliser le système, mais de savoir ce qui ne fonctionne pas, assure Jacques (*), membre du collectif. Mais ceci étant, il semble que l’administration veuille imposer de passer par un écran pour corriger des copies pour des raisons de coûts ! »

De son côté, le rectorat de Montpellier, qui suit l’expérimentation de près avec la DGESIP (Direction générale de l’enseignement supérieur et de l’insertion professionnelle), confirme certains inconvénients. « Si un gain de temps est permis par cette nouvelle approche, des enseignants nous ont indiqué souffrir de fatigues visuelles dues à l’écran. De plus, le manque d’échanges entre les collègues, qui utilisent la solution chez eux, a pu poser problème. Ils n’ont pas encore pris en compte l’espace forum qui permet aussi de communiquer avec les responsables pédagogiques », précise Laurent Thieffaine.

En effet, en dehors de cet usage numérique, certaines sessions de correction d’examens, comme c’est le cas en BTS, se font en « chapelle », regroupant dans un même lieu professeurs et responsables pédagogiques. Signe que le mode présentiel a encore de l’avenir.

(*) Le prénom a été changé. 

Article de Frédéric Dessort paru sur EducPros.fr.
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Source image : AEFE

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