Le TAS, c’est quoi ?
Officiellement, on l’appelle « trouble affectif saisonnier ». Plus couramment, on parle du « blues de l’hiver » ou de la déprime hivernale. Il s’agit d’une dépression liée au manque de lumière naturelle qui survient au même moment chaque année, en automne ou en hiver, pendant au moins 2 années consécutives, et qui dure jusqu’au printemps suivant.
Cette affection psychologique est fréquente : entre 3 et 5 % des individus en souffrent dans l’hémisphère Nord. Dans 75 à 80 % des cas, les victimes sont des femmes âgées de 18 à 45 ans.
La dépression saisonnière doit être distinguée des simples chutes d’humeur dont souffre une personne sur deux en automne et en hiver. Nous avons tous tendance à dormir et manger plus au cours de ces deux saisons, tout en subissant une petite perte de tonus et un ralentissement de certaines activités. Mais le trouble affectif saisonnier est plus prononcé.
Symptômes
Pour le caractériser, il faut d’abord réunir les symptômes d’un épisode dépressif classique :
- absence de motivation,
- difficulté de concentration,
- passivité,
- mélancolie,
- sentiment de fatigue,
- pensées suicidaires dans les cas les plus prononcés.
Ces symptômes doivent durer plusieurs jours par semaine pendant deux ou trois semaines pour que l’on puisse vraiment parler d’épisode dépressif.
Sommeil, appétit, rythme
La dépression saisonnière se reconnaît à plusieurs particularités. Les personnes atteintes ont tendance à trop dormir (hypersomnie) et à trop manger (hyperphagie), surtout des sucreries.
Souvent aussi (mais pas systématiquement), la mélancolie atteint son pic en soirée, alors que la tristesse est surtout matinale dans les autres types de dépression.
Enfin, les dépressifs saisonniers retrouvent une humeur stable à partir du printemps et durant tout l’été. Si les symptômes persistent au cours de cette période, nous sommes en présence d’un épisode dépressif majeur.
Traitement
Le trouble affectif saisonnier est une vraie maladie, qui peut se révéler pénalisante pour la vie familiale ou professionnelle. Comme dans toute dépression, le soutien de l’entourage est indispensable pour en sortir.
Les médecins prescrivent habituellement des antidépresseurs spécifiques.
Une autre méthode est efficace dans 50 % des cas : il s’agit de la photothérapie. Le patient s’expose au moins une heure par jour à une lampe spéciale dont l’intensité lumineuse est de 5000 lux. Les UV sont neutralisés pour éviter tout effet secondaire sur la peau. Il est suggéré de débuter graduellement avec des séances de 10 à 15 minutes par jour. De plus, il est recommandé de faire le traitement le matin plutôt que le soir.
Un suivi en psychothérapie peut aider à surmonter la dépression saisonnière par un travail sur les attitudes négatives et les comportements.
Pour des méthodes plus… alternatives, je vous conseille la lecture du très bon blog «A Frog in the Fjord», et en particulier l’article sur le sujet : How to Survive Your Winter Depression.
Stéphane Mukkaden, Norvège
Membre du CA national