Accueil 5 L'association 5 Le travail domestique : question internationale, question sociale, question de genre

L’Organisation internationale du travail estime à plus de cinquante millions le nombre de travailleurs domestiques dans le monde, non compris les enfants utilisés à des tâches domestiques, dont le nombre serait supérieur à sept millions. Et 80% de ces travailleurs sont des femmes.  Vu sous un autre angle, 3,5% des femmes employées dans le monde le sont à des tâches domestiques. Ce pourcentage s’élève à 5 ou 6% dans des régions telles que le Moyen-Orient  et l’Amérique latine.

Au moins 30% de cette masse de travailleurs (surtout de travailleuses, donc) ne bénéficie d’aucune protection sociale ni d’aucun des droits offerts par les législations du travail de leur pays de résidence. La moitié environ travaille sans garantie de salaire minimum, sans protection sociale sérieuse et sans horaires ni repos hebdomadaire déterminés. Les déductions de salaire pour nourriture et pour logement sont un autre facteur de vulnérabilité.

Au-delà de ces données juridiques, il convient d’analyser le lien de soumission psychologique généré par des situations d’isolement du monde extérieur, puis de promiscuité, attachés à ce type de travail, avec leur cortège d’abus, notamment sexuels. L’on peut alors assister à un glissement vers une forme d’esclavage, notamment lorsque les personnes exploitées sont des migrants, en position juridique fragile.  « L’esclavage moderne est une situation où les gens sont sous l’emprise de la violence. Ils sont contraints de prendre des emplois ou d’accepter des situations où ils sont économiquement exploités. Ils ne sont pas payés ou alors reçoivent le minimum pour survivre et ne sont pas libres de partir ». De nombreux rapports et affaires judiciaires ont mis en relief le sort de jeunes Africaines, Philippines ou Sri-lankaises ainsi prisonnières de leurs employeurs.

Des progrès ont certes été faits en matière de législations nationales et de droit international. Une convention internationale consacrée à l’encadrement du travail domestique a été adoptée en 2011 par l’Organisation internationale du travail. Elle n’a encore été ratifiée que par quelques pays. La France n’en fait pas partie. Mais au-delà des textes, plus ou moins bien appliqués, le travail de sensibilisation à la question de la sécurisation du travail domestique est immense. Les Français de l’étranger ont le devoir d’être particulièrement vigilants sur un sujet qu’ils sont souvent amenés à côtoyer.

 

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