Accueil 5 L'association 5 Du paysan de Comasagua au consommateur de San Salvador – Coopération internationale et « Paniers Paysans »

Le Secours populaire français (SPF) conduit depuis 2012 avec les associations locales d’agronomes (FUNDESYRAM) et de médecins (MDS) un projet de développement rural à Comasagua dans le département de La Libertad au Salvador. Ce projet est cofinancé par la Commission européenne.

L’une de ses réussites pérennes est la préparation et la vente de paniers paysans (canastas campesinas) selon le principe des paniers de produits régionaux proposés par les Associations pour le maintien d’une agriculture paysanne (AMAP) en France, des TEIKEI au Japon ou des Foods Guilds en Suisse.

L’originalité du projet tient au lien établi et maintenu avec le lycée français de San Salvador qui représente 56% des 118 familles acheteuses, les autres se répartissant entre le personnel de l’Union européenne, de l’ambassade de France, de l’ambassade du Japon et de la coopération japonaise, de l’ambassade d’Espagne et de la coopération espagnole et de l’ONU. Les acheteurs s’engagent sur 3 à 6 mois.

Les 80 agricultrices et jeunes participants établis dans 9 communautés de Comasagua proposent 2 fois par mois, 25 produits différents (œufs, légumes et fruits) choisis en fonction des résultats d’une enquête auprès des acheteurs. La viande et les produits lactés sont plus délicats à conditionner et à transporter. Les acheteurs font une avance monétaire et règlent le solde à la livraison, ce qui procure  un revenu mensuel moyen de 65,32 $ au producteur. Les produits nés de la diversification des activités agricoles des paysans participant au projet se répartissent pour 50% entre la vente à San Salvador et 15% sont vendus localement. Les 35% restant sont consommés par les familles productrices avec un effet bénéfique sur leur nutrition. La valeur de l’ensemble de la production est estimée à 130 $/mois/producteur.

 

Confiance et responsabilité

Partant de méthodes d’agriculture raisonnée soucieuse de protéger l’environnement, le lien établi grâce aux « canastas campesinas » entre de petits agriculteurs et des citadins salvadoriens et étrangers donne une autre dimension à ce projet de coopération internationale.

Certes l’objectif principal est que « les femmes et les jeunes de Comasagua promeuvent le développement communautaire, l’agriculture biologique et la commercialisation de ses produits ».  Ses effets induits ne sont pas négligeables. Ainsi les Comités de production et commercialisation qui organisent la filière « paniers paysans » à partir des potagers et du petit élevage créés par le projet contribuent à la cohésion des communautés. De même les revenus tirés des paniers paysans permettent une meilleure autonomie des femmes. Sans oublier l’amélioration de la nutrition et de la santé des enfants.

Les élèves du lycée français ont aussi pris mieux conscience de la vie de paysans souvent sans terre dans une zone caféière en crise et des améliorations de leur condition par des innovations rendues possibles par la confiance et la responsabilité. 

 

Comme cela est le cas au Salvador pour la section Français du monde-adfe, cette expérience pourrait certainement intéresser d’autres ONG et sections Français du monde-adfe désireuses de participer au développement d’une agriculture raisonnée et solidaire.

 

 Jean-Louis Sabatié

Sur le même sujet : lire l’article « Mondialisation, sécurité alimentaire et alter-alimentation » de François Boucher paru dans le n°175 de « Français du monde ».

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