Suite aux alertes « Conseils aux voyageurs » du ministère des Affaires étrangères, nous avons interrogé nos adhérents du Niger sur leurs conditions de vie actuelles à Niamey. Les témoignages que nous avons reçus font état d’une situation bien plus difficile que nous l’imaginions.
» Depuis dimanche dernier, nous sommes en coupure TOTALE – jour et nuit – d’électricité. Je rappelle que Niamey est en pleine période très chaude. La température peut atteindre 44°C l’après-midi. Pas d’électricité = plus de frigo = même plus la possibilité d’un verre d’eau fraiche. Cela a été en plus, pour beaucoup d’entre nous, plus d’eau dans les robinets. Plus de douche, plus de lavage de linge… un jour, deux jours, trois jours, c’est vivable. Au huitième jour, si vous ajoutez à cela pratiquement huit nuits blanches dans le noir total, je vous assure que mêmes les plus résistants commencent à fatiguer.
Le problème, c’est la situation des Français qui n’ont pas le statut d’expatrié. Donc pas les salaires et les conditions de confort qui leur permettent de supporter ces désagréments. Ce sont souvent les grands oubliés.
Je n’en rajouterais pas avec les consignes de sécurité qui font que nous vivons un enfermement très pesant. Nous ne pouvons sortir de Niamey que par voie aérienne : plaisir et réconfort réservé aux « expatriés »… tous les français en Afrique ne peuvent pas s’offrir 3 ou 4 billets par an…
Bref, c’est dur – Niger, Nigéria, Mali – pour tous. Plus ou moins dur suivant les contrats. Et, dans toute cette difficulté au quotidien, je tends désespérément l’oreille pour capter un mot de réconfort, de bienveillance de la part de nos représentants. Peut-être que leurs groupes électrogènes sont trop bruyants et nous empêchent d’entendre ?
Durant cette semaine, y a-t-il eu un geste d’humanité (tout simplement un message individuel, une distribution de bouteilles d’eau fraiche) ? Rien.
Quand on me rétorque « si tu en marre, tu t’en vas » j’ai envie de hurler, car si je suis ici -en contrat local-, c’est que j’aime l’Afrique et que je désire y rester. Mais je me battrai pour faire reconnaitre nos droits à nous aussi. L’expatriation n’est pas qu’une question de statut de travail. Dois-je rappeler que la définition de s’expatrier est « quitter sa patrie » ?
Que ce soit pour sa carrière, un travail, par amour… nous sommes ailleurs et, j’estime, avec le même droit à la reconnaissance de nos instances diplomatiques.
Comme on dit dans un pays voisin, « on est ensemble ».
Cordialement à tous,
Madame M. «