« Et on entendra la France crier : C’est mon tour ! Allemagne, me voilà ! Suis-je ton ennemie ? Non ! Je suis ta sœur. Je t’ai tout repris et je te rends tout, à une condition : c’est que nous ne ferons plus qu’un seul peuple, qu’une seule famille, qu’une seule république… Je vais démolir mes forteresses, tu vas démolir les tiennes. Ma vengeance, c’est la fraternité ! » déclarait Victor Hugo à l’Assemblée nationale le 1er mars 1871.*
Alors que nous célébrons le cinquantenaire du Traité de l’Elysée, ces paroles prononcées par celui qui voyait déjà en nos deux pays « l’essence de l’Europe » ont une résonance toute particulière pour les membres de l’association Français du monde-adfe et surtout pour ceux qui ont œuvré pour sa création dans les années 1980.
En effet, c’est en Allemagne que notre association s’est beaucoup développée à ses débuts parmi les très nombreux Français qui y étaient établis et participaient activement aux activités de l’Office franco-allemand de la jeunesse (OFAJ). Aujourd’hui, Français du monde-adfe est fière de compter huit sections outre-Rhin : Bade-Palatinat, Basse Francophonie, Berlin-nouveaux Länder, Düsseldorf, Hambourg, Hesse, Munich et Stuttgart, qui regroupent plusieurs centaines d’adhérents. Ces Français installés en Allemagne sont les premiers acteurs de la coopération amicale franco-allemande voulue par le chancelier fédéral Konrad Adenauer et le président Charles de Gaulle le 22 janvier 1963, à la signature de ce traité d’amitié.
Cinquante ans plus tard, l’éducation et notamment l’enseignement de la langue française en Allemagne et inversement, demeurent un moteur incontournable de la relation franco-allemande. Français du monde-adfe est heureuse d’y contribuer par l’intermédiaire de ses bénévoles qui ont fondé les premières « animations enfantines », prototypes des groupes FLAM (Français Langue Maternelle) et qui ont essaimé dans le monde entier. Leur vocation est de faire pratiquer la langue française aux enfants français scolarisés dans le système allemand, souvent issus de familles binationales, afin qu’ils conservent un lien culturel et affectif avec leur pays d’origine.
L’association Français du monde-adfe souhaite vivement que les célébrations d’aujourd’hui débouchent sur des mesures effectives pour la reprise de l’apprentissage réciproque des deux langues dans les deux pays, la multiplication de sections bilingues dès le cycle primaire, les cursus universitaires jumelés et la facilitation de tous les échanges d’étudiants, de chercheurs, etc.
Français du monde-adfe aura toujours à cœur d’apporter un soutien indéfectible à ce type d’initiative visant à resserrer les liens entre nos deux pays.
* Vous pouvez consulter l’intégralité du discours de Victor Hugo sur le site de l’Assemblée nationale en cliquant ici.