Accueil 5 L'association 5 La France et le Sénégal, les Français et les Sénégalais «épaule contre épaule»

Il régnait une ambiance de fête au Sénégal vendredi dernier car pour son premier voyage en Afrique, avant de se rendre au Sommet de la Francophonie en RDC, le Président François Hollande a choisi de se rendre au Sénégal.

Après un déjeuner avec le Président sénégalais Macky Sall, François Hollande s’est rendu à l’Assemblée nationale pour y prononcer son discours . Etape très importante aussi bien pour le peuple sénégalais que pour la communauté des Français résidant au Sénégal. Il faut dire que l’ancien président avait laissé une très mauvaise image lors de son intervention à l’université Cheikh Anta Diop 2007. Contrairement à son prédécesseur, François Hollande a insisté sur la maturité du continent africain notamment au plan politique, sur ses perspectives, sa jeunesse mais aussi ses défis. Devant les députés, il s’est réjouit de l’avancée du Sénégal sur la France en constatant la parité au sein de l’Assemblée. Ses références à des faits historiques douloureux comme la traite négrière et le camp de Thiaroye ont marqué un grand moment dans les consciences de ceux qui l’écoutaient. En citant une phrase de l’Hymne national sénégalais « épaule contre épaule », François Hollande a appelé à approfondir le partenariat qui unit la France et le Sénégal depuis des décennies. Son discours a posé les jalons d’une nouvelle politique de la France vis-à-vis du continent africain. Une politique fondée non plus sur l’opacité et les réseaux mais sur la transparence, l’équité, le respect. Après ce discours François Hollande a souhaité se recueillir sur l’île de Gorée pour rappeler que l’esclavage fut un crime contre l’humanité.

Pour clôturer sa visite éclair, François Hollande a rencontré la Communauté Française. A la maison de l’Ambassadeur, le Président, dans son allocution,  s’est félicité de la  présence française  dans ce pays frère, de l’engagement des quelque 25 000 français résidant au Sénégal qui y ont crée des entreprises, qui y ont fondé des familles, qui s’engagent auprès des ONG et de la Société civile. Pour terminer et avant de reprendre la route de l’aéroport, François Hollande a pris le temps de rencontrer et de discuter avec chacun et chacune en faisant preuve d’une grande attention et de beaucoup de disponibilité.

Il faut dire que les Français résidant au Sénégal ont été gâtés car François Hollande ne s’était pas déplacé seul. Dans sa délégation étaient présents Hélène Conway-Mouret, ministre des Français de l’Etranger ; Kalliopi Ango Ela, sénatrice de Français de l’Etranger et Pouria Amirshahi, député de la 9ième circonscription des Français de l’Etranger. Ces derniers ont fait une escale plus longue pour pouvoir échanger plus amplement avec la communauté française, ce qu’ils ont  fait le samedi 13. Une soixantaine de Français étaient présents pour discuter et faire part de leur quotidien au Sénégal. Au cœur des débats : la scolarité avec le nombre d’établissements scolaires Français très réduits, les bourses scolaires et l’aide sociale, la dématérialisation des services consulaires, l’enclavement des Français résidant en dehors de Dakar dans les régions comme Thiès. La Ministre Helene Conway-Mouret a pris le temps ensuite d’expliquer les différents chantiers de son ministère qui recoupent les préoccupations des Français du Sénégal à savoir : l’amélioration du réseau consulaire, la couverture médicale et l’enseignement à l’étranger.

Lors de la permanence parlementaire de Pouria Amirshahi au consulat, le lundi 15, ces sujets sont revenus : le manque d’écoles, la gratuité des écoles franco-sénégalaises remise en cause pour la rentrée prochaine, le coût de la Caisse des Français de l’étranger (CFE), les modalités d’attribution des bourses scolaires, les difficultés pour obtenir des actes d’état civil, la nationalité par mariage etc.…

Nombreux sont les chantiers ! 

En tout cas, les Français du Monde peuvent compter sur l’engagement de leurs élus, bien conscients de leurs difficultés, car les ayant eux même vécu dans leurs propres parcours, comme l’a souligné la sénatrice Kalliopi Ango Ela.

 

Sandrine Lemare-Boly
Dakar, le 17 octobre 2012

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