Convenons-en : dans nos sociétés, dès que le mot «placement» s’avance, aussitôt vient bien la question du rendement… financier : quel taux ? Pour quelle durée ?
Alors quand on lit «placement à rendement social», on enquête… on se doute que l’on n’est pas en économie capitaliste et financière, on espère se trouver en terre d’économie sociale et solidaire : gagné ! Pour le plaisir d’avoir joué, bien sûr.
Investissement socialement responsable
De quoi s’agit-il ? Le placement à rendement social est une exclusivité de la Caisse d’économie solidaire Desjardins, qui est la principale institution financière spécialisée en économie sociale et en Investissement Socialement Responsable (ISR) au Québec. Elle finance plus de 2 800 coopératives, organismes à but non lucratif, syndicats et entreprises privées socialement engagées. Elle y arrive, grâce à l’épargne de plus de 12 000 citoyens et organisations qu’elle conseille en matière d’ISR. Au 31 décembre 2011, son chiffre d’affaires s’élevait à 1 milliard 274 millions dollars canadiens*.
Le placement à rendement social est un dépôt à terme garanti selon les règles de la Régie de l’assurance-dépôts du Québec. Vous voulez encourager l’insertion des jeunes sur le marché du travail, soutenir le commerce équitable, le recyclage ou la création culturelle, améliorer les conditions de vie des plus démunis en répartissant mieux la richesse, créer des emplois ou construire des logements sociaux et coopératifs dans votre communauté ? Vous souhaitez que vos avoirs servent enfin à quelque chose d’utile ?
L’épargnant « doublement gagnant »
Chaque tranche de 1 000 dollars canadiens investie dans le Placement à rendement social contribue à financer les projets des membres dans les proportions suivantes :
- 31% soutiennent des projets issus des milieux communautaire et associatif (logement, insertion sur le marché du travail, centre de la petite enfance, revitalisation et protection du territoire, etc.) ;
- 29% accompagnent des coopératives d’habitation, de travail, de solidarité, de transport ambulancier, de services funéraires, les coopératives inuites du Nunavik, etc. ;
- 22% sont prêtés aux particuliers qui adhèrent aux programmes écologiques de la Caisse solidaire ;
- 13% appuient des projets culturels (théâtres, musées, médias communautaires, éditeurs) ;
- 4% s’ajoutent à des prêts qui recoupent plusieurs secteurs à la fois (travailleurs autonomes, entreprises privées socialement engagées) ;
- 1% est mobilisé dans l’action syndicale.
Les rendements sont similaires à ceux des dépôts garantis en vigueur dans les institutions financières. Le taux d’intérêt varie selon la durée du placement et le montant investi. L’épargnant est doublement gagnant, par le « rendement » de son placement, et par la contribution sociale.
Bravo, les Québécois ! Et si votre initiative se développait dans le monde… ?
Benjamin Ty-Shen
Post Scriptum qui a quelque chose à voir : La Caisse d’économie solidaire Desjardins et le Cirque du Soleil, mondialement renommé, sont des alliés de la première heure. C’est la Caisse des travailleurs et travailleuses de Québec, aujourd’hui nommée Caisse d’économie solidaire Desjardins, qui a financé en 1985 le tout premier chapiteau à hauteur de 250 000 dollars canadiens. C’est elle qui a su voir ce que les autres banquiers n’avaient pas vu chez les fondateurs du Cirque, alors qu’ils n’avaient que leur rêve, leur jeunesse et un projet de qualité. Vingt-sept ans plus tard, le Cirque du Soleil fait toujours affaire avec la Caisse d’économie solidaire Desjardins. Elle offre un service personnalisé en facilitant les transactions des artistes en tournée à l’étranger ainsi que la gestion des activités de trésorerie qui servent au rayonnement du Cirque à travers le monde. La Caisse d’économie solidaire est également l’institution financière des entreprises d’économie sociale mises en place à l’initiative du Cirque du soleil que ce soit l’École nationale de Cirque et l’École de Cirque de Québec.
* 1dollar canadien = 0,80