Après plus de deux ans de politique d’austérité, la croissance a désormais le vent en poupe dans les milieux économiques et politiques européens. Pas un seul jour sans que le terme « croissance » n’apparaisse dans un débat télévisé, dans la presse écrite ou dans un discours de nos politiques. Mais pourquoi un tel revirement ?
Une austérité inefficace ?
Retour de la crise grecque, menace de banqueroute des banques espagnoles, taux de chômage qui explose, plusieurs signaux tendent à montrer que la politique d’austérité souhaitée par la chancelière allemande Angela Merkel et soutenue par Nicolas Sarkozy n’était pas la solution adéquate pour mettre fin à la crise économique.
Si la cure d’austérité imposée aux peuples européens avait comme principal objectif de réduire les déficits, elle a eu comme effet pervers de déprimer l’activité économique et de freiner la consommation. Résultat : l’économie stagne, le chômage atteint 10,9 % et le revenu annuel de chaque habitant qui était de 26 500 euros en 2007 est désormais de 25 700 euros.
La croissance, la solution miracle ?
Face à cette situation quasi désespérée, l’idée de croissance, portée par l’élection de François Hollande, continue de faire son bout de chemin. Ainsi Mario Draghi, président de la Banque centrale européenne, semble s’y être rallié.
Mais derrière le même terme de croissance tous n’entendent pas la même chose. Certains, Angela Merkel en tête, souhaitent davantage flexibiliser le marché du travail. D’autres, comme le président français, souhaitent lancer des investissements au niveau européen, en particulier dans les transports, les télécommunications et l’énergie.
La croissance européenne n’en est donc qu’à ses débuts et ses objectifs ainsi que ses moyens restent encore à définir. Devant cette situation, l’objectif de ramener partout les déficits sous la barre des 3 % du PIB en 2013, semble illusoire.
Cet article est un condensé du dossier paru dans Alternatives Economiques, numéro 314, juin 2012.