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Les informations que notre association reçoit en provenance de nos adhérents du Mali qui sont, pour la plupart d’entre eux, des Français très intégrés dans la société malienne ou des binationaux, témoignent d’une situation de plus en plus tendue et volatile. Pour la ville de Bamako le danger immédiat semble être de deux ordres : d’une part les risques de conflit entre les militaires et d’autre part les conséquences sur la vie quotidienne de l’embargo décrété par les Chefs d’Etats de la CEDEAO.

Une partie des militaires qui ont participé au coup d’Etat auront dû mal à accepter les concessions faites par leur chef à la CEDEAO. Par ailleurs, les militaires de l’armée de l’air, dont la caserne est dans la ville et qui protègent le président de la République, n’ont pas été attaqués par les putschistes et n’ont pas bougé jusqu’alors. Mais que se passera t-il si l’armée s’effondrait ?

La raréfaction des denrées alimentaires élève les risques d’émeutes et de pillages. La fourniture d’électricité, déjà rare, dépend du fioul importé qui va manquer pour faire fonctionner les centrales électriques.

Nos compatriotes partagent les difficiles conditions de vie des maliens et comme le dit l’un d’entre eux «  passe du calme sobre au vide cérébral nauséeux. »

La situation au nord où nous avons peu de compatriotes mais pour lesquels nous sommes très inquiets ajoute aux difficultés des habitants de Bamako.  Le fait le plus grave c’est la rapidité de l’action d’AQMI qui, dans les villes conquises, procède à la distribution des ensembles noirs pour les femmes. L’association de femmes, le wildaf, se charge de faire un point sur la situation au nord du Mali.

Et même si les rebelles s’arrêtent à Mopti les populations déplacées vont arriver à la capitale dans un contexte de désorganisation de l’Etat et de réduction terrible des réserves alimentaires (en raison de la disette annoncée du fait de mauvaises récoltes et de l’embargo).

Les forces de la société s’organisent pour faire face via, entre autres, les trois grandes religions pratiquées au Mali. Musulmans, catholiques, évangélistes ont fait une manifestation commune et leurs responsables agissent de concert.

Monique Cerisier ben Guiga

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