Les sénateurs socialistes des Français de l’étranger craignent que le taux de participation aux premières élections législatives concernant les Français de l’étranger ne soit singulièrement réduit par les difficultés d’organisation.
Afin de pallier les distances, parfois très grandes (jusqu’à des milliers de kilomètres entre le lieu de vie et le lieu de vote de l’électeur), un vote par correspondance ou électronique avait été prévu par le législateur.
Le test grandeur nature du vote par internet organisé par le Ministère des Affaires étrangères portant sur 15 000 Français volontaires inscrits sur les listes électorales consulaires n’a permis qu’à 30% seulement d’entre eux de pouvoir exprimer un choix. Ce test a démontré que le dispositif était trop contraignant quant au type d’équipement et de configuration nécessaire, ce qui laisse présager une efficacité très moyenne du dispositif. Plus de la moitié des tentatives de vote s’est soldée par un échec.
L’obligation de s’inscrire avant le 1er mars pour pouvoir ensuite voter par correspondance va largement limiter l’effet de cette possibilité de vote. D’ailleurs même ceux qui seront inscrits risquent de ne pas pouvoir voter au second tour dans la plupart des circonscriptions, très vastes, où la Poste ne sera pas en mesure de transmettre et d’assurer le retour du matériel de vote. Nous avions anticipé ce risque et avions suggéré un mode de scrutin à un seul tour, par scrutin proportionnel afin de rendre le vote possible pour l’ensemble des Français de l’étranger, et pas seulement pour ceux résidant dans des pays où la Poste fonctionne correctement.
Notre inquiétude est grande aujourd’hui quant aux taux de participation à ces élections. Devant ces difficultés, nous demandons que la date limite d’inscription au vote par correspondance soit reportée au 1er mai.
Jean-Yves Leconte, Hélène Conway-Mouret, Claudine Lepage, Richard Yung, Sénateurs des Français établis hors de France