Droits humains

La défense des droits humains, en tous temps et en tous lieux, est au cœur de nos convictions. Vivant à l’étranger, accueillis dans des sociétés qui ont parfois connu des cheminements historiques et culturels très différents des nôtres, nous sommes profondément attachés au respect de l’Autre.

Nous sommes tolérants à l’égard de ceux qui nous entourent, puisque nous sollicitons d’eux qu’ils nous tolèrent. Mais nous ne tolérons pas tout. Nous croyons au socle de valeurs traduites dans la Déclaration universelle des Droits de l’Homme. Nous n’acceptons pas de transiger sur leur application, même si nous savons qu’elles peuvent se décliner différemment selon les cultures. Pour nos sections à l’étranger, nous savons aussi que leur action doit être discrète, pour ne pas paraître s’immiscer dans des débats intérieurs, ou mettre en difficulté nos compatriotes.

Critiques des insuffisances et des fautes que nous constatons autour de nous, nous sommes également conscients des tares présentes dans notre propre pays. Il ne suffit pas de se proclamer « patrie des Droits de l’Homme ». C’est un titre qui n’est jamais acquis, qui doit se mériter par une action de tous les jours. Sur de nombreux sujets (par exemple fonctionnement de la justice, prisons, traitement des étrangers), nous savons fort bien notre pays est loin du compte. Ceci nous protège de tout sentiment de supériorité.

Egalité entre les hommes et les femmes

L’inégalité entre hommes et femmes frappe durement dans les situations d’expatriation, tant en matière de statut juridique et matrimonial que pour l’accès à l’emploi et le niveau de rémunération. Les accidents de la vie, chômage, maladie, divorce, veuvage ont souvent des conséquences plus lourdes pour les femmes que pour les hommes.
Notre association inscrit sa lutte contre les discriminations au sein des communautés expatriées dans le cadre des luttes mondiales pour l’égalité des droits à l’instruction, à la santé, à la libre disposition de son corps et de sa personne, à la rémunération du travail. Nous affirmons notre solidarité avec les mouvements féministes au niveau national et par les actions menées par nos sections.

Ce combat rejoint celui qui est mené contre les discriminations fondées sur l’orientation sexuelle.

Accès à l’éducation

Notre expérience de la vie dans les pays les plus pauvres nous a confirmés dans la conviction que l’instruction généralisée est la clé du progrès social, culturel et économique. Notre association est donc impliquée dans les actions de solidarité internationale orientées vers la diffusion de l’instruction. Nous sommes membres actifs de Solidarité Laïque, l’ONG française spécialisée dans l’appui à la scolarisation et nombre de nos sections soutiennent des actions de terrain.

Accès aux soins

Pour les Français expatriés par l’Etat ou les grandes entreprises et leurs familles, évalués à moins de 10% des Français établis à l’étranger, l’accès aux soins est assuré financièrement par les assurances et médicalement, dans les cas graves, par le rapatriement.

Il reste donc que pour la majorité des Français, le problème se pose dans les mêmes termes que pour les populations de leur pays de résidence. En Union européenne, sur le continent américain, dans les pays émergents d’Asie, l’offre de soins est bonne, couverte par le système social en Europe, mais beaucoup plus onéreux qu’en France partout ailleurs.
L’assurance maladie de la Caisse des Français de l’étranger (CFE), qui se fonde sur les règles et les tarifs de la Sécurité sociale française, ne rembourse donc qu’une part minime des frais engagés et doit être complétée par des assurances complémentaires dans les Amériques et en Asie en particulier. Au Maghreb, au contraire, les remboursements couvrent très bien les frais, inférieurs à ceux constatés en France.

Beaucoup de Français à revenus moyens ou faibles, vulnérables à face à la maladie, renoncent à s’assurer pour des raisons financières.

Dans les pays pauvres, la médiocrité de l’offre de soin se conjugue aux faibles revenus de nombreux Français. Or le risque sanitaire y est élevé. Français du monde-adfe a obtenu le maintien d’une partie des Centres médico-sociaux (CMS) en Afrique et de certains cabinets médicaux d’ambassade en Asie. Ils fonctionnent dorénavant sur une base associative et des médecins volontaires internationaux y sont affectés.

La question de la protection face à la maladie n’en reste pas moins entière pour plusieurs centaines de milliers de Français dans le monde. La cotisation à la CFE, même dans le cadre de la 3ème catégorie solidaire, reste inaccessible pour des Français à bas revenus, surtout quand le taux de change les rend dérisoires en euros. Enfin, les plus pauvres ne peuvent pas faire l’avance des frais.

Français du monde-adfe continue de rechercher des solutions adaptées aux différentes situations.
La langue et les références culturelles restent un obstacle pour le malade étranger et le médecin, même dans les pays les mieux médicalisés, quelle que soit l’affection. Si les troubles sont psychiques ou psychiatriques, les difficultés de communication peuvent rendre les soins inopérants. Des plates-formes de télécommunication, à condition qu’elles offrent toutes les garanties prévues par la loi, peuvent dans ces cas être des palliatifs appréciables.

Solidarité

 

Défense de l’environnement

La présence de nos adhérents dans tous les coins de notre planète nous place en position privilégiée pour appréhender, dans toute leur complexité et leur diversité, les désordres provoqués par l’homme contemporain sur son environnement. Le développement sans précédent des activités humaines a pour conséquence une dégradation avancée et continue de la biosphère, mettant d’ores et déjà en danger la survie et la vie de centaines de millions de personnes, via le changement climatique, l’érosion de la biodiversité, la déforestation, la stérilisation des eaux, les innombrables pollutions, les catastrophes industrielles, etc. Nous sommes ainsi sensibilisés à ces défis, tout en sachant qu’il ne seront résolus qu’en transformant nos modes de développement, ainsi qu’en combinant une variété d’actions locales et internationales.

En ce domaine tout particulièrement, la prise de conscience doit être globale, afin que des mesures adaptées soient prises à tous les niveaux, en s’appuyant sur les nombreuses initiatives locales existantes. En ce sens, nous avons tous notre rôle à jouer. Dans le respect des lois de leur pays de résidence, nos adhérents doivent avoir à cœur d’apporter leur contribution à la gestion des problèmes environnementaux qu’ils peuvent constater, en étant à l’écoute des associations de défense de l’environnement, en soutenant des actions locales et en sensibilisant à la nécessité d’une transformation écologique de nos sociétés.

Aide au développement

L’aide au développement est un devoir sacré pour la France. C’est un devoir à l’égard des pays encore en difficulté dont nous avons été les tuteurs dans le passé, nouant ainsi avec eux, quelle que soit l’importante part d’ombre de cette relation, des liens indéfectibles, notamment par l’usage de la langue française. Mais nous devons aussi apporter notre aide au-delà de ce premier cercle, si nous croyons que la France a toujours un rôle à jouer dans l’avenir du Monde.

Cette aide est aujourd’hui insuffisante, loin du pourcentage de 0,7% du Produit intérieur brut, fixé aux pays développés par l’Organisation des Nations unies. Et les chiffres d’aide que nous affichons restent trop souvent gonflés de crédits qui n’ont que de très peu à voir avec l’aide au développement.

Notre aide souffre également de défauts qualitatifs : insuffisamment attentive à la lutte de terrain contre la pauvreté, frileuse devant les besoins immenses d’éducation de base et de santé publique, notamment de santé reproductive, parfois marquée de connivence avec des régimes corrompus et corrupteurs. L’aide décentralisée, gérée par les ONG et les collectivités locales, y tient encore un rôle insuffisant.

Telle qu’elle est, notre aide au développement reste néanmoins porteuse de magnifiques réalisations, en termes de de développement économique et d’aménagement des territoires. Il existe un modèle d’aide « à la française », fondé notamment sur une assistance technique de qualité, qui a fait ses preuves dans la durée. Ses méthodes doivent certainement évoluer, si l’esprit reste le même : travailler au plus près des réalités, veiller à ne pas succomber aux schémas véhiculés par le FMI et par la Banque mondiale, souvent sources de graves échecs.

C’est la raison pour laquelle la pratique de notre aide doit être accompagnée en permanence d’une analyse critique de cette aide, et d’une réflexion de haut niveau sur les ressorts fondamentaux du développement.