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Benjamin, où sommes-nous cette fois ?

Nous sommes en Europe, dans un pays de l’ex Yougoslavie, qui a pris son indépendance en 1991, et qui s’appelle la Slovénie. Il lui a fallu construire rapidement un système de santé. Elle choisit pour ses 2 millions d’habitants un dispositif de protection élémentaire obligatoire, complété ensuite par des assurances volontaires.

 

1998 : création de Vzajemna

Dès le démarrage est créé l’Institut d’assurance de la Slovénie (HIIS) qui rassemble à la fois des fonds publics obligatoires et des fonds privés complémentaires. Ce modèle mixte souffre rapidement d’un manque de clarté concernant la répartition des fonds destinés à l’assurance santé obligatoire et complémentaire.

En 1998, un amendement à la loi sur la santé et l’assurance maladie contraint HIIS à séparer totalement ces deux régimes. La compagnie d’assurance mutuelle Vzajemna est créée pour la gestion de la part complémentaire, et elle devient immédiatement la plus importante société d’assurance santé volontaire en Slovénie, avec environ 1,2 million de membres. Les principes de mutualité, notamment la solidarité inter-générationnelle et l’élection des instances dirigeantes par les membres,  définissent et fondent les relations à Vzajemna, qui signifie « mutualité » en langue  slovène.

 

L’arrivée sur le marché des assureurs capitalistes 

En 2004-2005, les assureurs privés commerciaux investissent le champ de l’assurance santé complémentaire, et sélectionnent la population des jeunes, en bonne santé, qui coûte donc moins en remboursements et peut bénéficier de tarifs plus avantageux… Avec, bien sûr, une bonne rentabilité !

Si Vzajemna rassemble le plus grand nombre d’individus assurés, la solidarité entre plus âgés et plus jeunes est déséquilibrée, et est menacée : il faut augmenter les cotisations des anciens…

Pour préserver la seule mutuelle santé existante, et garantir la solidarité dans le système d’assurance maladie complémentaire, un régime réglementaire de compensation des risques est introduit en 2005. C’est ainsi que Vzajemna a pu conserver, jusqu’à présent, son caractère mutualiste.

 

Les défis d’aujourd’hui

Vzajemna a certes perdu des parts de marché depuis  l’attaque capitaliste, mais reste leader. Voici quelques chiffres clés :

–  850 000 sociétaires couverts en 2012, soit 44% de la population slovène,
–  60% du marché de l’assurance santé complémentaire et volontaire en 2011.
– 300 employés et 47 points de vente.

Vzajemna étend ses activités sociales pour la prise en charge de la santé de ses assurés. Elle soutient les hôpitaux et approuve les programmes médicaux pour être en mesure de rendre accessibles à tous des soins médicaux de qualité. Elle s’occupe activement des personnes âgées, qui représentent une large part de son sociétariat assisté.

« Le plus important défi que nous devons relever est de parvenir à créer une valeur ajoutée identifiable par tous les membres, dans un contexte de concurrence féroce avec les compagnies d’assurances », souligne Irena Tiselj-Kaluza, directrice du développement et des opérations d’assurance, « Nous comptons développer des produits spécifiques d’assurance santé, des produits de soins à long terme, en relation avec les hôpitaux et des  services d’assistance », précise-t-elle.

 

Belle leçon 

Il faut de la volonté pour réussir les constructions solidaires, à Vzajemna comme au gouvernement pour réguler la « libre concurrence » qui s’oppose de fait aux constructions pleinement solidaires !

 

Benjamin Ty-Shen

                                                                                 

 

 

 

 

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