Accueil 5 L'association 5 Le mouvement des SCOP est dynamique en France aussi ! ( Page )

A travers l’initiative des Nations Unies qui ont proclamé 2012 Année internationale des coopératives, la communauté internationale a reconnu l’efficacité du modèle coopératif. Plus d’un milliard de personnes sont membres de coopératives à travers le monde.
En Europe, l’Italie, l’Espagne et la France sont les premiers pays en nombre d’entreprises coopératives : 41 552 coopératives en Italie, 24 276 en Espagne et 21 000 en France… La France, avec 23 millions de membres, est le pays européen qui compte le plus grand nombre de coopérateurs. Ils sont par exemple adhérents de coopératives de consommation,  ou bancaires, ou membres d’une … SCOP.
SCOP ? Encore un nouveau sigle ? Pas vraiment. Au départ « Sociétés Coopératives Ouvrières de Production »… elles sont aujourd’hui regroupées dans une confédération générale  de « Sociétés Coopératives et Participatives » (CG SCOP).

 

Un mode de production original par sa gouvernance

Nées aux origines du capitalisme, les SCOP mettent en œuvre au quotidien les principes de responsabilité économique et sociale qui répondent aux aspirations d’aujourd’hui, à commencer par celles des salariés. En SCOP, les salariés sont associés majoritaires et détiennent au moins 51 % du capital social et 65 % des droits de vote. Si tous les salariés ne sont pas associés, tous ont vocation à le devenir.

Le partage du profit y est équitable avec :
une part pour le travail destinée à tous les salariés,
une part pour rémunérer le capital des associés, salariés et associés extérieurs,
une part pour pérenniser l’entreprise : les réserves.

Ces réserves, impartageables et définitives – en moyenne 40 à 45 % du résultat – ont pour vocation de consolider les fonds propres tout au long du développement de l’entreprise et de les transmettre aux générations futures. Le développement durable d’une SCOP est en quelque sorte inscrit dans ses statuts!

 

Un partage équitable de la richesse créée dans l’entreprise

Dans les SCOP, les excédents nets sont partagés entre l’entreprise, les salariés et les associés. En 2010, 46,5 % des excédents nets ont été distribués aux salariés sous forme de participation ; 40,7 % ont été mises en réserve dans les SCOP ; et 13,8 % ont rémunéré le capital investi dans les coopératives.
Pour comparaison en 2007, les entreprises françaises ont réparti leurs bénéfices entre l’épargne salariale pour les salariés (7 %), l’épargne pour l’entreprise (57 %) et les revenus distribués aux associés (36%).
89 % des salariés des SCOP bénéficient au moins d’un dispositif de participation, d’intéressement ou d’épargne salariale, contre seulement 58,5 % des salariés des entreprises françaises du secteur marchand non agricole.

 

Une force économique réelle

A fin 2011, la CG SCOP réunit 2 046 coopératives adhérentes. Elles emploient plus de 42 200 salariés (46 500 avec les filiales) et sont possédées par près de 38 000 associés, dont plus de 22 000 sont des salariés associés de leur coopérative.

Les trois principaux secteurs des coopératives sont les services, la construction et l’industrie manufacturière avec respectivement 34 %, 27 % et 19 % des emplois. Les secteurs de l’énergie, de l’eau et des déchets sont également présents. Au niveau économique, ce sont les SCOP de la construction et de l’industrie qui réalisent l’essentiel (65%) du chiffre d’affaires des coopératives.

Depuis 10 ans, leur nombre s’est accru de 542 entreprises (+ 36 %), et celui des salariés de 8 700, soit une augmentation de 26 % (chiffre supérieur à la moyenne annuelle sur les dix dernières années).

Lorsque l’on sait que des parlementaires travaillent avec la CG SCOP à un projet de loi qui permettrait à des salariés d’accéder à la propriété de l’entreprise lors de sa cession pour permettre la poursuite d’activité, il est raisonnable de penser que cette forme de production économique a un bel avenir. Tant mieux !

 

Benjamin Ty-Shen

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